Moins d’astreinte, plus d’autonomie : le robot de traite séduit de plus en plus d’éleveurs. Mais attention à ne pas confondre automatisation et simplification ! Entre maintenance, suivi des animaux, alimentation et reproduction, l’investissement demande un réel accompagnement technique, rappellent Sébastien Brignon et Baptiste Ranhada de Fidocl Conseil Élevage.
L’installation d’un robot de traite sur l’exploitation peut être perçue comme un allègement de l’astreinte de traite. Pour Sébastien Brignon et Baptiste Ranhada, conseillers en élevage à Fidocl conseil élevage, cet investissement nécessite « un accompagnement à la mesure des enjeux ».
Un investissement à bien réfléchir
« Lever les astreintes de traite ne veut pas dire gain de temps de travail, lance Baptiste Ranhada, apprenti conseiller en élevage, à l’occasion d’une conférence au Sommet de l’élevage. La mise en place d’un robot demande un suivi différent de son troupeau et une présence au quotidien », poursuit-il.
« Certes, l’installation d’un robot implique un investissement sur le robot en lui-même, mais il ne faut pas oublier de compter l’équipement autour, les changements de pratiques et de l’agencement du bâtiment (maçonnerie, et parcours des animaux en stabulation) ».
Le gain de lait à la vache suite à la mise en place d’un robot de traite, par l’augmentation du nombre moyen de traite par jour, est un argument souvent évoqué. « Mais les frais d’entretien augmentent aussi ; compter entre 20 et 25€/1000 l de coût d’entretien, et un suivi mécanique quotidien », précise Baptiste Ranhada.
Génétique, santé et alimentation, le trio gagnant
Pour que le passage au robot de traite se passe sans accroc, il y a des « prérequis » selon le jeune conseiller en élevage. « La génétique du troupeau doit être suivie et maîtrisée, il faut que les vaches aient un gabarit et une mamelle adaptés au robot de traite. La santé des animaux est également primordiale, pour que les vaches aillent à la traite d’elles-mêmes, gare aux boiteries ! Côté alimentation, il va de soi qu’il vaut mieux suivre la ration de près, de manière à ajuster en fonction de la production ou selon les objectifs. Puis il conclut : la mise en place d’un robot peut s’avérer compliquée si l’un de ces éléments pêche ».
Assurer la reproduction, c’est assurer la production
D’après Sébastien Brignon, « le mois moyen est un élément central de la production, il faut cibler 6 de mois moyen en troupeau robotisé » de manière à ce que la production laitière soit suffisamment lisse et stable dans le temps, et pour que le robot ne soit pas excessivement sollicité à un moment donné. Il précise « 0,5 de mois moyen en plus c’est 1 kilo de lait de perdu, alors il faut étaler ses inséminations et ses vêlages ».
La ration, base de la production
La ration est à raisonner en fonction des objectifs de production. Sébastien Brignon explique : « on doit avoir 5 kg d’écart entre le lait à l’auge (ration de base) et le lait moyen (avec les concentrés), cet écart permet de garder 1 kg de concentré à toutes les vaches pour les attirer au robot ».
La ration à l’auge, variable d’ajustement pour ne pas toucher au plan de complémentation
Les deux conseillers expliquent la nécessité de la complémentation individualisée, à adapter selon les besoins physiologiques et de production, en fonction du stade de lactation.
« En début de lactation, dans les 60 premiers jours après le vêlage, il faut augmenter les concentrés progressivement, en restant cohérent avec la préparation au vêlage » pour une transition digestive en douceur.
« De 60 jours après le vêlage jusqu’à 15 jours avant le tarissement, la complémentation doit être directement liée à la production laitière ».
« Dans les 15 derniers jours avant le tarissement, il est conseillé de réduire strictement les quantités de concentrés pour avoir une chute de production ». Cette diminution progressive provoque une chute contrôlée de la production et limite le nombre de passages nécessaires pour tarir les vaches.
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