Les livreurs d'Entremont qui ont refusé d'adhérer à Sodiaal sont payés sans acompte et se voient appliquer des frais de gestion qui se montent à 9 €/1 000 l. Leur projet de regroupement n'a pas encore abouti.
Sodiaal s'est engagé à poursuivre la collecte pendant dix-huit mois chez les livreurs d'Entremont ne souhaitant pas adhérer à la coopérative. Une disposition répondant davantage à la pression du ministère qu'à la volonté de l'entreprise. Mais rien ne l'oblige à traiter ces livreurs de la même manière que ses adhérents.
Il a toujours été acquis qu'ils seraient payés avec un taux de flexibilité maximale (tranche 9), alors que les autres sont dans la tranche 5. Or, sur les premiers mois de la campagne, cela se révèle plutôt avantageux pour eux. La coopérative juge inconcevable d'accorder un meilleur prix à des non-adhérents.
Le prix d'un manque d'organisation
Du coup, les administrateurs de Sodiaal ont décidé de leur supprimer l'acompte sur la paie de lait, traditionnellement versé le 5 du mois. Désormais, ils reçoivent la totalité du paiement le 20. De plus, depuis le mois d'avril, l'entreprise leur facture des frais de gestion à hauteur de 9 €/1 000 l. Cette somme est loin d'être négligeable. Selon Sodiaal, elle est justifiée par la nécessité de maintenir un service informatique spécifique chez Entremont, ce qui entraîne un surcoût. Ces modifications ont été appliquées sans information préalable des livreurs. Environ trois cents éleveurs seraient concernés. Encore désorganisés, ils subissent la situation et se demandent ce qui va suivre. Parmi eux, on trouve des éleveurs proches de la retraite mais aussi des exploitations en conversion bio que Sodiaal n'a pas voulu reprendre, faute de filière sur place. Des accords ont été trouvés avec des laiteries locales qui devraient assurer la collecte, une fois la conversion achevée. Enfin, certains éleveurs ont purement refusé l'adhésion. Ils tentent de se regrouper afin de trouver un autre débouché pour leur lait.
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