Nestlé-Boué a lâché le ramassage du lait en 2007. Ses producteurs ont repris la collecte. Pari réussi.
La coopérative Laitnaa (Aisne) entame sa cinquième campagne. Créée dans la douleur quand Nestlé-Boué a lâché la collecte en 2007, elle a donné un avenir à ses 324 adhérents (140 Ml). « Nous avons une longueur d'avance dans l'organisation des producteurs », se réjouit Jacques Quaeybeur, le président. Pour lui, le plus difficile n'a pas été la mise en place de la facturation. À sa création, la coop a acquis un logiciel spécifique. Un parrainage de trois mois entre Nestlé et Laitnaa a été instauré avant le lancement définitif. Laitnaa bute encore aujourd'hui sur l'optimisation de la collecte. En témoignent les dix jours d'intempéries – exceptionnelles – de décembre dernier. Près de 850 000 l de lait ont été jetés. Les 203 producteurs touchés ont été indemnisés. Au final, le prix payé moyen a atteint 323,72 €/1 000 l en 2010.
Sécuriser les débouchés
Tout l'enjeu aujourd'hui est d'assurer la pérennité de son activité. « Nos débouchés sont négociés sur plusieurs contrats de longue durée. Si l'un d'entre eux n'est pas renouvelé, la structure pourra rebondir plus facilement. » Ainsi, les 80 Ml de Nestlé sont-ils déclinés en quatre contrats de huit ans. Les 40 Ml de Novandie sont contractualisés sur dix ans. L'autre enjeu est de mieux gérer les excédents (7 à 8 Ml) qui sont traités par Ingredia (produits industriels). Laitnaa vient d'instituer une prime de saisonnalité de juillet à octobre, variant de 5 à 21 €/1 000 l. Elle expérimente aussi avec Nestlé sur 10 Ml une livraison quotidienne identique, à sa charge de gérer les surplus. Ce volume pourrait passer à 35 Ml en 2012. Enfin, elle est sollicitée par Ingredia pour participer au financement d'une nouvelle tour de séchage. « Nous aurions ainsi un pied dans l'aval, ce qui sécuriserait le lait que les producteurs produiront en plus à l'avenir. » Faut-il que Laitnaa investisse elle-même ou que les producteurs mettent la main à la poche pour en percevoir directement les fruits ? Le débat est ouvert.
CLAIRE HUE
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