Sodiaal lance « Le lait de ma région »

C'est Nicolas Coicaud, éleveur à Saint-Jean-de Bournay, qui pose avec l'une de ses montbéliardes sur la brique Rhône-Alpes.
C'est Nicolas Coicaud, éleveur à Saint-Jean-de Bournay, qui pose avec l'une de ses montbéliardes sur la brique Rhône-Alpes. (©)

En jouant la carte de la proximité et du développement durable, Sodiaal entend se démarquer des laits sous MDD* et récupérer de la valeur ajoutée..

Collecté, conditionné et distribué localement dans quatre secteurs du groupe coopératif Sodiaal, « Le lait de ma région » sera disponible dès le mois de mai dans les rayons des GMS des Pays de la Loire, des Pyrénées, des Plaines du nord et de Rhône-Alpes. Outre un approvisionnement suffisant, chacune de ces régions dispose d'un site industriel Candia. En effet, il n'est pas question, dans une démarche de proximité, de balader le lait à travers la France.

« Le lait d'ici » éliminé progressivement

La brique de lait demi-écrémé UHT, issue de la production des éleveurs Sodiaal en démarche qualité et traçabilité « Route du lait », devrait être commercialisée entre 0,75 et 0,85 € le litre. C'est du moins le souhait du groupe coopératif qui entend positionner sa nouvelle référence comme un segment de marque pour récupérer de la valeur ajoutée.

Clairement identifié et accroché à un territoire géographique, « Le lait de ma région » entend se substituer progressivement au « Lait d'ici », une marque nationale développée dans l'urgence de la crise laitière en 2009. « À l'époque, se rappelle Jean-Paul Picquendar, directeur du site Sodiaal de Vienne (Isère), la priorité était de contrer les importations de lait allemand. Celles-ci étaient dopées par un différentiel du prix du lait à la production impressionnant (235 outre-Rhin contre 270 en France). Mis en oeuvre en collaboration avec la FNPL, “Le lait d'ici” n'avait pas d'exigence géographique et il était proposé comme un premier prix. »

Alors que Candia travaille aujourd'hui à démarquer ses laits sous MDD pour fidéliser sa clientèle et garder une maîtrise de ses débouchés, cette démarche régionale a un écho particulier dans la région Rhône-Alpes. Dans cette zone montagneuse sans grands avantages compétitifs, si ce n'est la proximité de grands centres urbains, l'avenir des exploitations laitières passe en effet par le choix des consommateurs de rémunérer l'élevage à l'herbe et l'entretien du territoire. En 2008, un lait solidaire « Oui aux petits producteurs » (en transition bio) y avait d'ailleurs été créé. Pour son lancement, les équipes marketing du « Lait de ma région » en Rhône-Alpes ont fixé volontairement des objectifs modestes en terme de volume.

Les produits locaux très appréciés

« L'objectif est d'atteindre, au bout de six à huit mois, deux millions de litres, précise Jean-Paul Picquendar. Si la demande suit, nous augmenterons les volumes et nous démarcherons le secteur de la restauration hors foyer. »

Le marché semble a priori favorable. « Une enquête, réalisée en 2007 par la société d'études marketing Cegma Topo à la demande du Cniel, avait montré que 75 % de nos concitoyens préféraient consommer des produits fabriqués près de chez eux », rappelle le directeur de Sodiaal Sud-Est. Cette tendance s'est renforcée ces dernières années. Alors que des laits locaux ont été lancés dans les Pyrénées et en Bretagne, Candia est le premier groupe à décliner régionalement une démarche nationale.

ANNE BRÉHIER

* Marques de distributeurs.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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