Dans une ambiance laitière départementale déprimée, l'union de coopératives Bressor a renouvelé, pour les cinq prochaines années, le contrat qui la lie à Savencia (ex-Bongrain).
Il est bien loin le temps où les gens du comté enviaient le prix du lait payé dans l'Ain par les coopératives de Grièges et de Servas, aujourd'hui réunies dans l'union coopérative Bressor. Le versement de janvier à mai 2016 d'une prime exceptionnelle de 8 à 9 €/1 000 litres, liée à une réduction du volume contractuel de la coopérative de vente de lait (- 2 % sur le dernier trimestre 2015), ne suffira pas à redonner le moral aux producteurs de Bressor. Avec un prix particulièrement bas (287 € en janvier, prime comprise), l'année 2016 s'annonce difficile.
Dans ce département qui a perdu, en trente et un ans, 89 % de ses exploitations laitières (moyenne française 85 %), des ateliers de plaine pourtant bien structurés auraient déjà cessé leur activité laitière si les cours des céréales s'étaient maintenus à leur niveau de 2012.
40 Ml de lait mal valorisés sur 140,2 Ml
C'est dans ce contexte de déprise que l'union Bressor a reconduit le contrat d'approvisionnement exclusif qui la lie depuis vingt-cinq ans à Bongrain (devenue Savencia). Il porte sur 140,2 Ml chez 280 producteurs (contre 148 Ml en 2001 et 635 exploitations). Chez certains producteurs, la déception est perceptible. Il est reproché à Bressor-Savencia de ne pas faire le maximum pour valoriser les volumes contractualisés. « Dans la conjoncture actuelle, les 40 Ml non valorisés en pâtes persillées ou pâtes fraîches constituent un boulet, reconnaît Patrick Martin, président de Bressor, tout en s'insurgeant contre les reproches faits à l'industriel. Nous avions l'ambition, et Bongrain aussi, d'exploiter la ressource laitière de notre bassin à forte densité laitière. Alors que nous avions misé sur le développement de produits industriels à marque, on peut nous faire la critique qu'il n'y a pas eu une grande dynamique. En tant que coopérative partenaire, nous n'avions pas les leviers décisionnels. Même si nous détenons 33 % de la holding Bressor Alliance qui chapeaute les outils industriels de Servas et Grièges, c'est Savencia seule qui décide de la stratégie industrielle et commerciale. » Depuis 1990, à chaque renouvellement de contrat (dix ans puis cinq ans), la question de résilier avec Bongrain est posée. « Sans tabou. Le sujet d'un engagement d'apport total, ou non, a aussi été abordé. À chaque fois, nous avons privilégié la garantie d'un débouché. Sans engagement de notre part, notre partenaire aurait pu être tenté d'aller voir ailleurs. » C'est à nouveau cet état d'esprit qui a prévalu cette fois alors que Savencia a moins besoin de lait et le fait savoir avec sa prime exceptionnelle conditionnée à une baisse de la production.
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