L'UE renvoie aux seuls producteurs et transformateurs la responsabilité de réguler le marché.
Le minipaquet lait dévoilé le 9 décembre dit clairement ce que sera la politique laitière de l'UE après 2015. Qu'on s'en imprègne, le secteur évoluera sans quota et un minimum d'intervention publique. La lecture de la crise 2009 par la Commission parle d'elle-même. Si elle a été profonde, c'est à ses yeux, parce que le secteur a commencé sa réforme vers plus de libéralisme trop tard, en 2003. « L'existence, sur une longue période, d'une politique de fixation des quotas et de prix officiels élevés a rigidifié le marché en instituant dans la pratique des débouchés garantis. La réforme doit suivre les mêmes voies que dans les autres secteurs, où elle a pour objectif de renforcer l'orientation vers le marché dans le cadre de la liberté de l'exploitation agricole. »
Les producteurs désormais en capacité de peser
Sans ambiguïté, la Commission renvoie la responsabilité aux seuls producteurs et laiteries, de réguler l'offre pour s'adapter au marché. Mais sans aucune obligation de le faire. Le message à l'adresse des premiers est limpide : un cadre légal est en place pour que vous renforciez votre pouvoir de négociation. À vous de jouer. C'est le sens des avancées sur les organisations de producteurs (OP) avec une limite maximale portée à 3,5 % de la production européenne (5 Mt de lait). Mais aussi de l'obligation faite aux laiteries de déclarer leurs livraisons mensuelles. Ou encore de la confirmation du rôle du Cniel à diffuser des indicateurs du marché, mais surtout pas à réguler l'offre. Prévue aussi dans le projet, la possibilité pour les États qui le souhaitent de rendre obligatoire la contractualisation.
La France, dans sa LMA, a décidé par anticipation de remplir toutes les cases des modalités de politique contractuelle. D'autres pays n'en feront rien. Autant dire que la maîtrise globale du marché laitier européen n'est pas pour demain.
HERVÉ DEBÉARN ET JEAN-MICHEL VOCORET
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