
Face à la « désertification vétérinaire », le système de partenariat des groupes conventionnés constitue une alternative séduisante.
Atypiques par leur fonctionnement, leur mode de tarification forfaitaire annuelle et le lien de confiance qui unit l'éleveur à son vétérinaire, les groupes conventionnés restent confidentiels en France. Et pourtant, comme l'illustre l'évolution de deux groupes créés il y a trente ans en Rhône- Alpes, le système fonctionne bien. Les éleveurs adhérents de l'AEML (Association des éleveurs des Monts du Lyonnais) dans le Rhône et de la Copav (Convention paysan-vétérinaire) dans la Loire sont satisfaits du suivi vétérinaire globalisé de leurs élevages. « Le vétérinaire ne vient pas que pour faire des actes, souligne David Poyet, éleveur adhérent à la Copav. Il explique ce qu'il fait et pourquoi il le fait. » Outre la qualité des relations humaines et des conseils techniques, Carl Cheminal, autre éleveur du Forez, apprécie la transparence financière : « On a le sentiment de payer les médicaments à leur juste prix. »
À la Copav, le fait que les vétérinaires ne soient pas salariés des éleveurs, mais des partenaires très impliqués, contribue à l'équilibre et à la qualité des relations. Celles-ci sont gérées par le biais d'un contrat global dont l'un des principes fondateurs est la suppression du paiement à l'acte, le mutualisme et la formation des éleveurs. Alors que les 98 exploitations laitières et allaitantes de la Copav représentent 64 % du chiffre d'affaires des trois vétérinaires et demi du cabinet Delacroix, Fauriat, Cohendet, Le Fur, ces derniers exercent aussi en canine, en libéral et animent des formations extérieures.
Nécessaire financièrement, cette diversification permet d'assurer des conditions de travail attractives. « Alors que des groupes vétérinaires proposent aujourd'hui aux éleveurs des contrats reproduction et que les groupes techniques vétérinaires sont proches techniquement, la Copav et l'AEML conservent une spécificité. Avec les éleveurs, nous sommes capables de nous asseoir autour d'une table pour prendre, ensemble, les décisions techniques et financières », souligne Marc Delacroix. « Sur la FCO, nous avons eu des débats, reconnaît Sébastien Joandel, secrétaire de la Copav. Certains éleveurs auraient souhaité que nous prenions position contre la vaccination. La tarification décidée en commission bipartite départementale a été appliquée, mais sans frais de déplacement ni de visite. L'association a participé financièrement. »
Un coût sanitaire de 83 € en moyenne
En 2009, les exploitations laitières de la Copav détenaient, en moyenne, quarante-quatre unités d'intervention vétérinaires (équivalent d'une vache et son veau). Pour vingt visites annuelles en moyenne par exploitation, le coût sanitaire s'élevait à 83 € par UIV (31 € pour la cotisation, et 52 € de médicaments).
Très motivés pour poursuivre l'aventure commune, les éleveurs et vétérinaires de la Copav veulent renforcer les formations et les échanges sur l'immunité des animaux, l'élevage des génisses, le bon usage des médicaments et les gestes infirmiers. Un point important pour éviter que l'éleveur ne fasse pas appel au vétérinaire pour les « petits bobos ».
ANNE BRÉHIER
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