Suppression de primes, courrier désagréable fin 2009 : les relations entre Danone et ses 3 300 producteurs se sont effilochées ces dernières années. L'industriel veut tourner la page et construire une nouvelle relation « durable ».
« Nous sommes au début de la crise du lait. Tant que de nouvelles règles ne seront pas définies pour la filière et la Pac, les incertitudes seront grandissantes à l'approche de la fin des quotas. Il vaut mieux traverser cette période de mutation en dialoguant plutôt qu'en s'affrontant », estime Stanislas de Gramont, directeur général de Danone produits frais France. Mieux, la branche française souhaite renforcer la compétitivité des producteurs et assurer la pérennité des bassins de collecte autour de ses cinq usines.
Conseils individuels, encouragements des éleveurs à participer à des groupes technico-économiques, prêts à taux zéro pour le financement de projets… Le groupe a débuté un accompagnement des 650 producteurs du Sud-Ouest et pour cinq ans.
Un plan de plusieurs millions d'euros pendant cinq ans
Il souhaite le généraliser à ses quatre autres bassins. « Ce suivi n'est pas mené par nos agents compétitimais par les organismes de conseils locaux. » Le transformateur est prêt à investir plusieurs millions d'euros sur cinq ans. Pour consolider cette « reconnexion », la société Danone s'engage à mesurer la qualité de la relation avec son amont par une enquête annuelle, et se remettre en cause si besoin.
Soucieux de son image construite par une politique marketing et d'innovations forte, le géant mondial a besoin des producteurs à ses côtés pour mener à bien les chantiers des prochaines années. À commencer par le paiement du prix du lait. « Avec seulement 4,5 % de la collecte française, nous n'avons pas vocation à redéfinir la politique laitière française », relativise Stanislas de Gramont, qui sait que le paiement des volumes à prix différenciés de novembre 2010 à mars dans trois des cinq régions est suivi attentivement par la filière. Le volume B de novembre a été payé 275 euros/1 000 l. « Notre système n'est pas parfait. Nous le calerons avec nos producteurs avant la nouvelle campagne. » L'une des clés pour emporter leur adhésion est une totale transparence sur la destination des volumes payés aux prix interprofessionnel et beurre-poudre. « Nous sommes prêts à ouvrir nos usines », répond le directeur général.
Convaincre toujours plus les consommateurs
La réduction de l'empreinte carbone des yaourts Danone et le développement de leur qualité nutritionnelle sont les deux autres batailles majeures que prépare le transformateur. Elles ne pourront pas être gagnées sans la contribution des producteurs. L'alimentation des vaches figure parmi les principaux leviers à actionner. Des indices environnementaux et nutritionnels sont en cours d'élaboration avec la filiale de conseils du fabricant d'aliments Valorex (voir aussi p. 12). « Les consommateurs sont de plus en plus sensibles à ces deux arguments. Six milliards de pots Danone sont vendus par an en France. Il faut continuer de les convaincre à en consommer tous les jours. »
CLAIRE HUE
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