Ironie du sort, alors que l'UE ne veut plus entendre parler de quotas, l'idée d'instaurer une gestion dynamique de l'offre fait de plus en plus d'adeptes aux USA.
C'est un grand classique de la politique agricole : l'Union européenne copie ce que les USA abandonnent. Et les USA redécouvrent les vertus de ce que l'Union européenne met au panier.
Cette fois, il s'agit de quotas laitiers. Certes, il existe aux États- Unis de nombreux instruments pour tenter de stabiliser le prix du lait à la production. Mais ils apparaissent inopérants. La forte volatilité du prix du lait induit des dégâts importants sur le revenu des producteurs. Et ce malgré les aides contracycliques en place. Cela a conduit ces dernières années à faire émerger des propositions concrètes en faveur d'un système de gestion de l'offre.
Un exemple avec ce projet de loi de parlementaires du Vermont sur la table du Sénat depuis le mois de juin. Il vise clairement à une gestion dynamique de la production.
Producteurs et coopératives unis
« Il s'agirait de définir trimestriellement, sous la responsabilité du secrétaire d'État à l'Agriculture, un taux de croissance objectif de la production laitière. Un volume trimestriel de production serait ainsi attribué à chaque producteur. Ceux le dépassant auraient à s'acquitter d'une pénalité sur toute leur production. L'intérêt du système réside dans sa flexibilité. Il est en effet proposé que le taux de croissance et le montant des taxes soient définis selon un indicateur intégrant le prix du lait et le prix de l'alimentation animale. Ainsi les prélèvements seraient d'autant plus élevés que la marge du producteur est faible pour inciter plus fortement à baisser la production et à redresser les cours. Les prélèvements seraient redistribués par l'USDA aux producteurs respectant le volume attribué », détaille une note du ministère de l'Agriculture français.
Fait nouveau, après l'Association des éleveurs de holsteins (un tiers des producteurs US) officiellement favorable depuis la crise 2009 à un contrôle des quantités de lait produites, c'est au tour de la Fédération des coops (la quasi-totalité du lait US collecté) de se rallier à l'idée d'une gestion de l'offre. Sans surprise, les industriels privés s'y opposent toujours.
J.-M. V.
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