À 200 € de marge brute, pas de rémunération

L e prix actuellement payé aux producteurs laitiers couvre les charges opérationnelles, éventuellement les charges de structure en fonction des investissements réalisés, mais il ne rémunère pas les éleveurs » : tel est le constat de Frédéric Tattevin, chef de projet économie de l'exploitation à Élevage Conseil Loire Anjou. Sur son territoire de Loire-Atlantique et Maine-et-Loire, l'organisme a constaté un prix moyen net payé à l'éleveur de 319 €/1 000 litres sur la campagne 2015-2016, avec une chute à 289 € en fin de période. Le prix moyen était de 365 € en 2014-2015. Sur 2 650 élevages au contrôle laitier dans cette zone, Élevage Conseil réalise un accompagnement technico-économique pour 750 d'entre eux. « Nous calculons des marges brutes car ce sont les charges opérationnelles qui nous intéressent : en effet, nous pouvons agir sur cette partie des charges à court et moyen termes », explique Frédéric Tattevin. Les charges opérationnelles représentent 40 à 50 % du coût de production. Pour les élevages en prim'holstein, la marge brute sur la dernière campagne est de 200 €/1 000 litres (233 € pour le quart supérieur). Cela correspond à 364 € de produits et 164 € de charges.

26 € de charges à économiser en visant les meilleurs

Les éleveurs du quart supérieur font 11 € de produits supplémentaires (dont 4 € sur la qualité du lait et 5 € sur le produit viande), pour 26 € de charges en moins (15 € aliment vaches, 6 € aliment génisses, et 5 € frais d'élevage). « Au regard de ces résultats, nos premiers axes de travail sont la maîtrise des charges fourragères, en lien avec l'amélioration de la qualité des fourrages afin de réduire la consommation de concentré. Celle-ci est de 180 g/l de lait en moyenne et de 150 g pour le quart supérieur. Concernant les génisses, l'âge au vêlage est la piste prioritaire, en moyenne de 30 mois quand il faudrait viser 26 à 28 mois. »