Créées par l'association en 2013, puis le regroupement de cinq coopératives savoyardes, les Fruitières de Savoie collectent 48 Ml de lait AOP et IGP issus de 160 exploitations. Avant de fusionner en février, les producteurs ont pris le temps de rationaliser leurs outils de transformation. Chacun d'eux a été spécialisé sur un type de fabrication :
- l'emmental de Savoie IGP (1 400 t) est produit à Vallières (anciennement Fruitière du Val-de-Fier) ;
- la tomme de Savoie IGP (1 500 t) est fabriquée à Hauteville-sur-Fier (ex-Fruitière des Rives de Fier) ;
- l'abondance AOP (300 t) et la tome des Bauges AOP (180 t) sont travaillées à Gruffy (ex-Fruitière du Semnoz) ;
- la tomme de Savoie IGP (1 000 t) et le gruyère de France IGP (450 t) sont fabriqués à Saint-Germain-la-Chambotte (ex-Fruitière de la Chambotte).
Sur le modèle de la gestion indirecte
À Sales, le site anciennement propriété de la Fruitière de l'Albanais est dédié aux produits de diversification (le Coeur de Savoie) et aux fromages bio. Cinq millions de litres de lait y sont travaillés. Les producteurs ont investi 11 M€ pour financer les travaux de modernisation des sites. Sur le modèle des fruitières savoyardes à gestion indirecte, les fromages sont fabriqués et affinés par une fromagerie privée (Chabert) dans les ateliers appartenant aux producteurs de lait. Ils sont commercialisés par le fromager. Un contrat de location-gérance lie les deux partenaires. La création des Fruitières de Savoie est l'épilogue heureux d'une crise vécue en 2011 : la rupture d'un contrat portant sur 17 Ml de lait tomme et emmental de Savoie IGP avait mis la Fruitière de l'Albanais, à Sales, en grande difficulté. Pour éviter que ces laits sans débouchés ne déstabilisent les filières fromagères, les coopératives voisines et leurs partenaires fromagers s'étaient réparti la collecte. Du lait avait été dégagé sur le marché Spot.
ANNE BRÉHIER
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