Raphaël Boré, chargé de projet en alimentation et référent émission de méthane entérique à l’Idele, répond à nos questions.
Quelle baisse des émissions de méthane entérique peut-on espérer via l’alimentation ?
En théorie, certaines solutions, utilisées à forte dose, peuvent réduire drastiquement les émissions de méthane entérique en réduisant les fermentations ruminales mais cela n’est pas sans conséquences sur les performances des animaux. Ainsi, sur des animaux à fort besoin (vaches laitières, jeunes bovins en engraissement par exemple), il faudra trouver le bon équilibre. En revanche, pour d’autres catégories, les conséquences seront moins importantes et les réductions pourront être plus importantes. En moyenne, sur l’ensemble des animaux, on peut parvenir à une baisse de l’ordre de 15 à 20 % via l’alimentation.
L’émission de méthane entérique par les bovins est naturelle : ne prend-on pas des risques en cherchant à la réduire par l’alimentation ?
Les solutions alimentaires sont des leviers avec une mise en place rapide et plutôt simple comparativement à d’autres leviers. Elle peut donc permettre de réduire rapidement les émissions pour permettre la transition via des leviers dont la mise en œuvre est beaucoup plus longue comme la génétique ou la conduite d’élevage par exemple. L’utilisation d’additifs alimentaires en élevage est très réglementée afin d’éviter de prendre des risques pour les consommateurs et pour les animaux. Pour les produits naturels, comme les huiles essentielles, il y a aussi des règles à respecter, notamment en matière de dosage. Les essais qui sont conduits visent également à repérer, au-delà de l’efficacité des produits, les impacts sur la santé animale. Cependant, peu d’études sont réalisées sur du long terme pour évaluer des effets secondaires.
Comment s’assure-t-on de l’efficacité d’une solution pour le climat ?
Nos outils permettent de mesurer la baisse des émissions à partir de 5 %. Nous nous efforçons donc de tester des solutions annonçant des réductions supérieures à ce seuil. La technologie évolue et nous permettra plus tard d’évaluer d’autres solutions moins efficaces. Globalement, nous essayons de mesurer l’ensemble des effets d’une solution dans la durée, afin d’être sûr qu’elle ne conduit pas dans le mur. Nous nous intéressons à l’analyse de cycle de vie pour nous assurer que la fabrication ou le transport d’un produit n’émet pas davantage que ce que l’on peut espérer gagner en élevage. Ainsi, pour les algues, nous avons mené des recherches peu concluantes avec des espèces présentes sur nos côtes en France. Les algues rouges ou brunes sont plus efficaces pour réduire le méthane. Or il faut les faire venir du Pacifique !
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