Lors d’une expérimentation comparative de la chambre d’agriculture de la Creuse, des modifications techniques entre deux chantiers d’enrubannage de luzerne, à deux ans d’écart, ont fait leur preuve pour améliorer la qualité et la quantité du fourrage récoltée, chiffres à l’appui.
« Nous avons cherché à quantifier les pertes de matières sèches et l’évolution de la qualité du fourrage à chaque étape du chantier de récolte de l’enrubannage de luzerne : fauchage, fanage, andainage et pressage », explique Alexis Desarménien, conseiller herbe et fourrages à la chambre d’agriculture de la Creuse. Lors de la Journée herbe et fourrages de Nouvelle-Aquitaine, le 7 mars, il a développé son expérimentation réalisée au Gaec Mazaud, dans le Creuse, en 2022 et en 2023. Récoltes d’échantillons de fourrage, relevé de la taille des andains, de la hauteur de coupe, etc., les paramètres mesurés ont permis de définir un chantier-type bien plus efficace en matière de quantité et de qualité. « Plus on manipule le fourrage, plus on en perd. Les agriculteurs le savent, mais avec cette expérimentation, nous avons pu mettre des chiffres en face », constate Alexis Desarménien qui a donc retiré volontairement la phase de fanage dans le chantier 2023.
« Nous avons aussi relevé la hauteur de coupe de 4 à 8 cm pour une reprise plus rapide de la luzerne. Il y a aussi moins de terre dans le fourrage. Et la hauteur de la luzerne restante induit un couloir de ventilation sous l’andain par la suite ; améliorant le temps de séchage. Nous avons fauché avec l’humidité, soit tôt le matin ou tard le soir. Nous avons réduit de 5 cm la hauteur de l’andain, soit 35 cm au lieu de 40 cm, mais nous avons gardé la même largeur de 1,30 m entre les deux années. Il faut toujours privilégier un andain plus large que haut », analyse Alexis Desarménien. En 2022, le pressage avait eu lieu dans la continuité de l’andainage, dans la matinée, juste avant midi.
En 2023, l’andainage a eu lieu le matin à l’humidité et le pressage plus tard, dans la soirée, avec le retour de l’humidité, toujours le même jour. À la fauche entre les deux années, le taux de matière sèche est identique (17 %), mais la quantité de fourrage brut est plus importante en 2023 (2,28 kg/m2 contre 1,94 kg/m2 en 2022), malgré une hauteur de coupe plus élevée. En 2022, la fauche a eu lieu dix jours plus tard, le 5 juillet, par rapport à 2023 (20 juin).
Viser une fourchette de 45 à 65 % de MS
« Au pressage en 2022, le taux de matière sèche (MS) se monte à 80 %, soit l’équivalent d’un foin ! Avec l’absence de fanage et en tenant compte des autres modifications (hauteur d’andain, heures de récoltes), en 2023, le taux de matière sèche au pressage est de 56 %. Nous sommes alors dans les clous puisque l’objectif est de s’inscrire dans une fourchette comprise entre 45 et 65 % de MS, continue Alexis Desarménien. Parmi les clefs de réussite du chantier se retrouvent aussi les réglages des machines, faucheuses, andaineur et presse. »
Sur le plan de la qualité, après andainage, les analysent affichent un fourrage 2023 avec un meilleur taux d’UFL (1) (0,68 UFL/kg de MS, contre 0,66 en 2022), une meilleure digestibilité des protéines (PDIA (2) de 29 g/kg de MS, contre 44 en 2022) et un encombrement un peu moins élevé (UEB (3) de 0,81/kg de MS, contre 1,13 en 2022). En poids, en 2022, près de 500 kg/ha de matière sèche ont été perdus tout au long du chantier contre 134 kg/ha en 2023. Les quelques évolutions techniques dans le chantier de récolte ont donc permis d’améliorer notablement la qualité et la quantité de l’enrubannage de luzerne.
(1) UFL : unité fourragère lait.
(2) PDIA : protéines digestibles dans l’intestin, d’origine alimentaire, non dégradées dans le rumen.
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