MAÏS FOURRAGE 2012 : CHOISISSEZ LES MEILLEURES VARIÉTÉS

© SÉBASTIEN CHAMPION
© SÉBASTIEN CHAMPION (©)

Le climat de l'été 2011 n'a pas stressé les variétés qui ont pu, en général, exprimer leur potentiel. Certes, il n'y a pas cette année de pépites qui apparaissent dans tous les groupes de précocité, mais les bons hybrides savent se démarquer. Faites votre choix.

CHAQUE ANNÉE, LE RÉSEAU D'ESSAIS D'ARVALIS compare des variétés inscrites au catalogue français, notamment les nouveaux hybrides disponibles pour les éleveurs. C'est une information intéressante pour choisir les variétés à emblaver en 2012. Pour profiter du progrès génétique, il est conseillé d'essayer des nouveautés sur 10 à 20 % de la surface. Ensuite, 30 à 40 % peuvent être réservés à des variétés récentes mais observées depuis deux ou trois ans, puis on se sécurise sur la moitié de la sole avec les variétés de référence. D'ailleurs, le réseau Arvalis compare toujours les nouveautés de l'année avec des variétés de référence largement cultivées et reconnues pour leurs bons résultats. Il présente aussi des variétés testées pour la deuxième ou troisième année consécutive en raison de leurs bons résultats les années précédentes. Les hybrides sont caractérisés sur des critères de précocité, de rendement et de valeur énergétique. En maïs fourrage, trois niveaux de précocité sont regroupés. Les essais sont réalisés en petites parcelles au champ mais en condition de grandes cultures.

COMMENT LIRE LES TABLEAUX

Le rendement est exprimé en pourcentage de la moyenne des rendements de la série. Cette moyenne est indiquée en tonnes de matière sèche par hectare (t de MS/ha) au bas de chaque tableau. Il est nécessaire de pondérer le résultat sur le rendement au regard de la précocité de l'hybride (une variété plus tardive possédant naturellement un potentiel de rendement plus important).

Dans tous les tableaux, les hybrides sont classés par ordre croissant de tardivité. Celle-ci est évaluée par la teneur en matière sèche. Plus elle est faible, plus la variété est tardive. Autant que le rendement, il faut juger aussi la régularité du comportement de la variété. Elle s'apprécie avec l'écart type (ET) : plus sa valeur est faible, plus l'hybride a été régulier dans les différents lieux d'expérimentation de la série. Pour les variétés en deuxième ou troisième année de test, il faut bien sûr tenir compte des résultats de 2009 et 2010. La valeur alimentaire est donnée en UFL/kg de MS. Comme pour le rendement, elle est exprimée en pourcentage de la moyenne de la série. La quasi-absence de coups de vent en 2011 n'a pas permis d'évaluer les variétés sur leur tenue de tige.

VARIÉTÉS TRÈS PRÉCOCES

Parmi les variétés de référence, NK Falkone (Syngenta) affiche un bon rendement en 2011. En culture depuis quatre ans, cet hybride donne des résultats assez réguliers. Coxximo (RAGT), variété de neuf ans d'âge, subit l'évolution du progrès génétique (1 % par an). On peut encore s'intéresser à Konsensus (KWS) pour sa grande précocité (37,2 % de MS en Normandie) qui pourrait faire la différence dans des zones très froides. En troisième année d'expérimentation, ES Fortan (Euralis) est un ton en dessous de l'an dernier mais sans décevoir. Sa valeur alimentaire est parmi les meilleures. Même si aucune note de verse n'a été donnée cette année dans les essais, les observateurs demandent à vérifier sa tenue de tige. En deuxième année, Eliot (Advanta) est un bon produit avec une valeur UFL correcte. Avec plus de précocité, Maxxwell (RAGT) affiche un rendement dans la moyenne du groupe. Dans les nouveautés 2011, les comportements n'ont pas été les mêmes en Bretagne et en Normandie. Santurio (Semences de France) a montré un bon potentiel de rendement mais il se situe parmi les plus tardifs du groupe. Emily (Advanta) et Aaravan (Advanta) ont donné cette année de bons potentiels.

VARIÉTÉS PRÉCOCES

C'est le groupe de précocité qui prend de plus en plus de place dans les semis français. Au nord de la Loire, les étés plus chauds de ces dernières années et l'avancement des dates de semis au printemps incitent les éleveurs à délaisser les variétés très précoces au profit des précoces, et bénéficier aussi d'un meilleur potentiel de rendement. C'est une catégorie où la concurrence est rude avec des hybrides qui ont beaucoup évolué ces dernières années. Le progrès génétique a notamment permis un remarquable stay-green en fin de cycle. Parmi les variétés vedettes, Ronaldino (Semences de France) est la plus vendue. À cinq ans d'âge, sa valeur alimentaire est toujours excellente mais le rendement un peu en deçà. Au regard de sa précocité, cette valeur sûre reste intéressante. Au même niveau de précocité, Hendrixx (RAGT) s'est un peu mieux comporté en Bretagne et Pays de la Loire. Plus tardif, NK Perform présente un résultat acceptable en Pays de la Loire. En troisième année d'expérimentation, il est difficile selon la zone géographique de séparer Anjou 287 (Advanta) de Kompromis (KWS), En deuxième année, le rendement de Kandis (KWS) sort du lot dans tous les essais. Certes, la valeur UF est en dessous de la moyenne, mais les spécialistes font remarquer que de tels progrès ont été faits sur ce critère qu'une note moyenne n'est pas à exclure. LG 30275 (Limagrain) a montré aussi son potentiel de rendement dans toutes les zones, mais c'est aussi l'un des plus tardifs du groupe. À l'inverse, Geoxx (RAGT) est intéressant pour sa précocité et des rendements bien au-dessus de la moyenne. Seul bémol, sa note en UFL de 97,7. Il faut remarquer aussi LG 30250 (Limagrain) pour sa valeur alimentaire (101,4 %). Ses rendements sont bons dans les Pays de la Loire, mais il a déçu en Bretagne. Cette année, les nouveaux hybrides précoces apparaissent un ton en dessous, sans vraie vedette à signaler. Il n'y a que DKC 3409 (Dekalb Monsanto) qui sort du lot sur le rendement, notamment dans le Nord-Est – Centre-Est et également en Bretagne. Il a incontestablement du potentiel, mais un défaut sur la valeur UFL. Quoique 96,8 % de 0,94 UFL fassent tout de même 0,91 UFL. Plus tardif, SY Matinal (Syngenta) s'est bien comporté dans plusieurs régions.

LES VARIÉTÉS DEMI-PRÉCOCES

Voilà un groupe qui a tendance à prendre de l'importance du fait, là aussi, des semis précoces et des sommes de températures plus élevées. En 2011, les variétés de référence ont été un cran en dessous par rapport à 2009 et 2010. C'est LG 3264 (Limagrain) qui semble s'en sortir le mieux, tant sur le rendement que sur la valeur alimentaire. C'est aussi l'une des variétés les plus vendues en France. Parmi celles en troisième année, Dianoxx (RAGT), qui avait un peu déçu l'an dernier, a montré cette année un excellent potentiel de rendement, notamment dans le Centre-Ouest. Rendement qu'il associe à la meilleure valeur alimentaire du groupe à 102,4 % de la moyenne avec, notamment, la meilleure digestibilité de la partie tige-feuilles (Dinag). Selon les observateurs des essais, Dianoxx s'exprime bien dans les sols à fort potentiel. En deuxième année, Aapple (Advanta) reste intéressant sur le critère du rendement mais faible en UFL. Inversement, ES Charter (Euralis) a déçu cette année sur le rendement mais présente une bonne valeur alimentaire. Parmi les neuf nouveaux hybrides demi-précoces observés en 2011, on ne distingue pas une variété synthétique. On pourra choisir soit la précocité avec Barros (KWS) qui déraille un peu sur la valeur UFL, soit le rendement avec Klarens (KWS), beaucoup plus tardif. À voir aussi Indexx (RAGT) et Belicio (Semences de France) sont dans une précocité intermédiaire. Ces quatre-là sont moyens en valeur alimentaire mais présentent un beau gabarit et une bonne vigueur au départ. Il faut noter dans cette série le niveau de rendement à 18,2 t et 19,6 t de MS/ha. Dans des conditions de culture sans stress, tous les hybrides peuvent exprimer leur potentiel.

DOMINIQUE GRÉMY

© CHRISTIAN WATIER

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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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