
La ferme expérimentale de Grignon a investi dans un récupérateur de menue paille. Ce sous-produit a peu de valeur nutritive mais il est distribué à faible dose aux élèves.
EN 2008, LA FERME EXPÉRIMENTALE DE PARIS-GRIGNON s'est équipée d'un récupérateur de menue paille. Cet investissement s'inscrit dans un programme de développement de nouvelles techniques afin de réduire l'impact de l'exploitation sur l'environnement. Il permet de diminuer les apports de produits phytosanitaires.
Un nouveau sous-produit est aussi à valoriser. Une partie est distribuée aux génisses. Celles d'un an en consomment 1 kg et celles de deux ans 2 kg. Des quantités relativement faibles car la menue paille a un intérêt nutritionnel assez limité.
« Nous avons réalisé des analyses et sa valeur est quasi équivalente à celle de la paille », déclare Dominique Tristant, directeur adjoint de la ferme.
La matière sèche atteint 94 % (contre 88 % pour de la paille), la protéine 4,6 % (contre 3,5 %), et l'amidon 3,3 % (contre 0 %). Les quantités récoltées par hectare varient selon la température lors de la moisson. En moyenne, 1 t est ramassée sur de l'orge et du colza et 1,5 tonne sur du blé. « En cas de très forte chaleur sur un blé très mûr, on peut récolter jusqu'à 2,5 t/ha. La quantité de paille broyée tombant sur les grilles est alors plus importante. »
Le principe de cet équipement est simple. Un caisson de 12 m3En cas de très forte chaleur sur un blé très mûr, on peut récolter jusqu'à 2,5 t/ha. La quantité de paille broyée tombant sur les grilles est alors plus importante. est posé à l'arrière de la moissonneuse. Il récupère tout ce qui tombe des grilles : glumes, glumelles, barbes mais aussi paille. Le chauffeur le vide en bout de champ. Le rythme est de deux vidanges pour une trémie à graines. La menue paille est ensuite reprise au télescopique et versée dans une presse à balles carrées munie d'un entonnoir. Deux jours suffisent à presser 200 ha.
30 000 € ont été déboursés pour acheter ce récupérateur. « 200 à 300 ha sont nécessaires pour l'amortir. Sur cinq ans, au mieux, le surcoût est de 20 €/ha. Le pressage et le ramassage reviennent à 40 €/ t. Au minimum, le coût s'élève donc à 60 €/t. » Face à ces frais, valoriser ce sous-produit est primordiale. L'essentiel est vendu à des éleveurs qui l'utilisent comme litière. Elle s'avère intéressante pour les poulaillers. Les poulets grattent la menue paille à la recherche de graines et aèrent ainsi naturellement leur litière. Pour les bovins, le paillage de logettes est possible.
Par contre, il est nécessaire de la mélanger avec de la paille en cas d'aires paillées.
LIMITER LES REPOUSSES DE CÉRÉALES
Des économies sont également possibles sur les désherbants. L'équipement permet de ne pas exporter les graines d'adventices qui passent dans la machine. « En 2009, nous n'avons pas désherbé de la luzerne semée après la moisson. Sans le récupérateur, nous aurions systématiquement traité. Le gain estimé est d'environ 40 €/ha. »
Un essai réalisé en 2008 a démontré que le nombre de pieds de ray-grass diminue de 40 à 60 % après un blé récolté tardivement. Cet équipement limite aussi les repousses de céréales. Les orgettes sont par exemple ramassées dans le caisson.
« On s'aperçoit que la parcelle se nettoie progressivement. Il faut compléter cette technique par d'autres pratiques comme la rotation, le déchaumage en interculture… »
NICOLAS LOUIS
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