Un essai danois confirme que les conservateurs hétérofermentaires conviennent mieux que les homofermentaires pour l'ensilage de maïs.
NIELS KRISTENSEN EST FORMEL : l'étude indépendante qu'il a conduite au sein de l'université danoise d'Aarhus confirme que tous les conservateurs d'ensilage ne se valent pas. Il vaut mieux choisir un conservateur hétérofermentaire pour limiter les pertes à l'ouverture du silo de maïs. Le sujet est de taille au Danemark comme en France. Certes, le maïs est un fourrage qui s'ensile et se conserve facilement. Mais les pertes constatées peuvent atteindre 20 % de MS selon les conditions de récolte et de gestion à l'ouverture. 30 % des éleveurs français estimeraient que leurs pertes sont trop importantes. Ils seraient plus des deux tiers à constater un échauffement de leurs silos. L'idée initiale de Niels Kristensen était de vérifier que les conservateurs, disponibles quasiment depuis la généralisation de l'ensilage il y a une trentaine d'années, sont effectivement efficaces. « Les tests demandés pour une homologation européenne sont conduits in vitro. Nous voulions valider l'intérêt des produits en condition réelle d'élevage. Nous avons donc étudier trente-neuf fermes, soit 2 200 ha de maïs. »
Niels Kristensen a demandé aux fournisseurs du marché danois s'ils acceptaient de participer à son étude. Seuls deux ont répondu : Chr Hansen (avec un homofermentaire comportant Lactobacillus pentosus et Pediococcus pentosaceus) et Lallemand (avec un hétérofermentaire à base de Lactobacillus buchneri NCIMB 40 788).
NETTE AMÉLIORATION DE LA STABILITÉ DU SILO
L'étude a débuté par une validation in vitro. Sans surprise, le scientifique a obtenu en laboratoire, une belle baisse du pH avec les deux produits comme avec l'ensilage « témoin », sans conservateur. Sur les exploitations, le taux d'acide acétique marque cependant une vraie différence selon les conservateurs (jusqu'à 30 g/kg de matière sèche pour l'hétérofermentaire, pas plus de 5 g pour l'homofermentaire). La présence d'acide acétique va de pair avec celle de propanol, probablement en raison d'une fermentation secondaire de l'acide lactique par L. buchneri. Les ensilages traités avec ce conservateur hétérofermentaire renferment également jusqu'à quatre fois plus de propylène glycol. « L'utilisation de Lactobacillus buchneri a clairement modifié le profil fermentaire des ensilages », constate donc le chercheur.
Désireux de comprendre l'impact concret de cette modification, il a ensuite mesuré la stabilité aérobie des ensilages en suivant leur échauffement à l'ouverture… le coeur du sujet. Un ensilage peu stable peut monter à 35 °C, voire 40 °C dans les quarante à soixante heures, alors qu'un ensilage stable ne va connaître qu'un échauffement modéré (25 °C) uniquement après cent quarante heures voire deux cents heures. La conclusion de Niels Kristensen est sans appel :
« L. buchneri accroît considérablement la stabilité aérobie du silo et du front d'attaque. Le conservateur hétérofermentaire améliore la stabilité à l'ouverture du silo en jouant notamment sur les fermentations secondaires. »
YANNE BOLOH
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
« J’ai opté pour un système très simple car c’est rentable »
Réformer ou garder ? 26 éleveurs dévoilent leur stratégie de renouvellement
Le vêlage 2 ans n’impacte pas la productivité de carrière des vaches laitières
FCO : le Grand Ouest en première ligne
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Pourquoi la proposition de budget de l’UE inquiète le monde agricole
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Matériel, charges, prix... Dix agriculteurs parlent machinisme sans tabou
Quelles implications environnementales de la proposition de l’UE pour la Pac ?