Appliquée dans les grands troupeaux, on peut l'envisager dans les élevages de moins de 100 vaches sous certaines conditions. Son principal intérêt : ajuster la ration au stade de lactation.
SE COMPLIQUE-T-ON LE TRAVAIL EN REGROUPANT SES VACHES PAR LOTS ? Et bien non, c‘est le contraire. Les rassembler par stades de lactation permet de distribuer une ration complète bien adaptée à leurs besoins de production. Seulement, il faut une taille de troupeau minimale pour une organisation du travail optimisée. « Un minimum de 100 à 150 vaches est nécessaire, estime Yann Martinot, d'Orne Conseil Élevage, de quoi constituer des lots suffisants pour qu'à chacun corresponde une mélangeuse à vider entièrement. » Fournir des rations à des petits lots avec la mélangeuse, achetée initialement pour nourrir en une seule fois le troupeau, augmentera le coût de distribution et le temps de travail, à moins d'avoir une installation déjà bien rationalisée. C'est le cas de la SCEA du Langlais ci-contre. Son bâtiment est scindé en deux par de simples barrières. Les silos d'ensilages et de concentrés à proximité autorisent un aller-retour rapide pour enrichir la ration du second lot en concentrés. En l'absence d'une telle organisation, les éleveurs qui choisissent la ration complète l'appliquent à la totalité des laitières. Cette stratégie ne vise pas le pic de lactation. Elle est un compromis entre les besoins des débuts de lactation et une alimentation pas trop riche pour les milieux et fi ns de lactation.
DÉBUTS DE LACTATION EN LOTS : UN MEILLEUR SUIVI
« S'ils veulent caler la ration sur le stade de lactation, les producteurs contournent la difficulté en adoptant une alimentation semi-complète, constate Yann Martinot. L'apport modulé de concentrés au Dac permet de rechercher le potentiel laitier de l'animal et de suivre sa courbe de lactation. Seulement, un Dac coûte cher. Dès lors que la taille du troupeau est suffisante pour remplir au moins deux mélangeuses pour deux rations complètes, c'est économiquement plus intéressant de passer en conduite en lots. »
Avec les débuts de lactation en lots, l'objectif est l'expression du potentiel laitier. Le niveau alimentaire de la ration est fixé entre 105 et 110 g/kg de MS de PDIE/UFL. L'apport azoté est supérieur à celui de l'énergie, sachant que l'animal en fournit aussi par la mobilisation de ses réserves corporelles. Réserver les fourrages de bonne qualité à ce lot est l'un des moyens pour atteindre le niveau visé. La traite trois fois par jour peut également contribuer à cette intensification animale. « Difficile à mettre en place dans les troupeaux de moins de 100 vaches, on peut plus facilement l'envisager au-delà si les débuts de lactation sont en lots. Elle augmente leur production laitière de 15 %. » Cela suppose évidemment d'avoir de la main-d'oeuvre disponible sur l'exploitation. Autre intérêt : la détection des chaleurs qui pose aujourd'hui un problème dans bon nombre d'élevages, surtout prim'hoslteins. Rassembler les débuts de lactation dans un même lot facilite donc leur repérage. On sait en effet que la présence d'autres vaches en chaleur reste le facteur le plus influent sur l'expression des chaleurs. Ce regroupement simplifie aussi la surveillance des vaches après leur vêlage, le travail d'insémination et d'échographie.
Pour les lots suivants, selon la taille du troupeau, on pourra garder ensemble les milieux et fi ns de lactation ou les séparer. L'ajustement alimentaire à une production en baisse économise des fourrages et des concentrés. Dans le premier cas, ce peut être par exemple la distribution des refus des débuts de lactation aux fins (voir ci-contre), à condition de les analyser régulièrement. Dans le second cas, cela s'accompagne d'une réduction logique de la quantité de concentrés distribuée. Sans compter le meilleur suivi de l'état d'engraissement des vaches.
Séparer les primipares des multipares est un autre aspect intéressant de la conduite en lots. Là encore, lorsque la taille du troupeau s'y prête. Leur niveau de production étant un cran en dessous, elles sont affouragées de façon plus adaptée. L'autre avantage est qu'elles ne sont plus brimées par les plus âgées.
PÂTURAGE : TROUVER LE BON ÉQUILIBRE
La conduite en lots perturbe la gestion du pâturage. Si l'éleveur souhaite le maintenir pour tous les lots, cela suppose des parcelles bien réparties autour du bâtiment, avec le point de la parcelle le plus éloigné… justement pas très éloigné, et des accès d'un côté et de l'autre de la stabulation. Cela suppose aussi accepter de consacrer du temps à aller chercher les différents lots dans les prairies ou que l'exploitation dispose d'une main-d'oeuvre suffi sante. Une autre solution est de réserver le pâturage aux milieux et fi ns de lactation et de maintenir les débuts de lactation dans le bâtiment. Elle facilitera le travail et le suivi de la pousse de l'herbe.
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