Le gouvernement annonçait au salon de l’agriculture un plan de soutien à la filière biologique avec un fonds d’urgence de 10 M€. Un montant, certes considéré comme insuffisant par les représentants des filières lait et viande, se destine principalement aux jeunes installés ou aux exploitations pratiquant la vente directe.
Le fonds d’urgence de 10 M€ débloqué par le ministère de l’agriculture afin d’accompagner les exploitations bio en difficulté se précise. Une note circulaire publiée le 23 mars dernier à l’attention des préfets de région et de département détaille les modalités d’attribution de l’aide. « Elle est réservée aux exploitations en agriculture biologique en risque de déconversion, voire de faillite du fait des difficultés conjoncturelles qu’elles rencontrent. »
Les critères d’éligibilité sont :
Détenir un certificat bio au titre de 2023, ou à défaut au titre de 2022.
80 % des recettes d'activités agricoles sont en bio.
Ne pas bénéficier de l'aide à la conversion (CAB) sur plus de 10 % de la SAU (sauf si elle a pour but un agrandissement ou une conversion non-simultanée visant à atteindre 100 % de la SAU en bio de l'exploitation et concernant moins de 50 % de la SAU – dans ce dernier cas, il doit s’agir au moins de la 4ème année de conversion).
Le montant de l’enveloppe attribué varie en fonction des régions. La modulation sera réalisée par le préfets qui pourront cibler certains producteurs en particulier. L'aide sera plafonnée à 20 000 € par entreprise sur 3 ans. Les fermes d’élevage sont prioritaires, au même titre que celles vendant leur production en direct ou à des groupements bio, et que celles récemment installées.
70 M€ de pertes estimées pour les éleveurs bovins allaitants bio
Si l’interprofession laitière, le Cniel, réagissait à chaud au salon quant au montant de l’aide, la FNB a calculé les pertes : « Il y a un écart entre le prix de revient et les cotations FranceAgrimer de 1,92 €/kg pour une vache allaitante bio sur le second semestre 2022 (VS 0,72 €/kg pour une vache allaitant standard), et un décrochage de 20 % dans les abattages valorisés en bio depuis juillet 2022 ! Sur la seule année 2022, la perte se chiffre à 70 M€ pour les éleveurs bovins allaitants. » L’enveloppe de 10 M€ annoncée au salon de l’agriculture n’est « qu’une goutte d’eau dans l’océan de la crise ».
La FNB appelle le gouvernement à renforcer l’enveloppe d’aide d’urgence « à un niveau digne de ce nom ». La situation « risque d’entraîner une perte de potentiel majeure de production de viande bio via l’arrêt et la déconversion massive des éleveurs bovins allaitants bio. » Du côté des laitiers, le Cniel demande une aide de 71 M€ pour la seule filière « lait bio ».
Faire appliquer la loi Egalim
En élevage bovin uniquement donc, les interprofessions réclament près de 140 M€ pour soutenir leurs éleveurs laitiers et allaitants bio. Les syndicats se mobilisent et manifestent pour réclamer « une VRAIE aide d'urgence » comme en témoigne la Confédération paysanne qui affirme que « 10 millions d'euros pour l'ensemble des filières biologiques, ça ne représenterait que 166 € par ferme ».
L'aide d'urgence est une chose, mais les producteurs attendent des réponses à plus long terme comme l'application de la loi Egalim fixant à 20 % la part de produits bio dans les cantines.
Votre email professionnel est utilisé par les sociétés du groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters
et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici.
Consultez notre politique de confidentialité
pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits.
Notre service client est à votre disposition par mail : serviceclients@ngpa.fr.
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
Le marché du lait Spot s’agite avec la rentrée
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Quelles implications environnementales de la proposition de l’UE pour la Pac ?
L’Iddri suggère de briser « l’ambivalence » des chambres d’agriculture en matière de transition agroécologique