
Philippe Grégoire est éleveur dans le Maine-et-Loire. Pour lui, « l’abandon des quotas laitiers en 2015 est inquiétant. » Un témoignage extrait de Terre-net Magazine n°39.
« Dans la filière laitière, nous arrivons au bout du système. Les prix de vente du lait ou de la viande sont les mêmes qu’il y a 30 ans. Nos fournisseurs, eux, augmentent leurs prix de 2 à 3 % chaque année. Nous sommes donc coincés entre des charges en hausse constante et des collecteurs de moins en moins nombreux qui paient notre lait en s’alignant toujours sur le moins-disant.
L’abandon des quotas laitiers en 2015 est inquiétant. Plus de la moitié des éleveurs ont plus de 50 ans. Face à l’absence de régulation de la production à l’échelle européenne et à la pression grandissante des industriels et des distributeurs, bon nombre de producteurs partant à la retraite ne seront pas remplacés. En ajoutant tous ceux qui devront investir dans des bâtiments pour continuer à produire, beaucoup d’élevages arrêteront le lait.
Chez nous, le système d’exploitation est déjà bien optimisé. Hormis un tracteur de 90 ch en propriété, nous n’avons que du matériel en Cuma. Concernant les cultures, nous travaillons en semis direct avec d’autres agriculteurs. Dans les années qui viennent, nous conserverons le niveau de production actuel. Produire un million de litres par an avec 3 Uth, c’est vraiment le maximum. Pour accroître la production, il faudrait embaucher un salarié à plein temps. Cependant, la conjoncture n’est pas favorable. »
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