« Où est le ministre ? Désinvolture et porte-parolat du gouvernement sont les deux mamelles de son activité. C'est le Premier ministre qui a expliqué ce week-end que la porte du ministre de l'Agriculture était ouverte ! Le devoir de Stéphane Le Foll est d'aller sur le terrain alors qu'une crise grave se produit », a déclaré Philippe Vigier lors d'une conférence de presse.
Ces propos du président du groupe Udi sont intervenus avant l'annonce que Stéphane Le Foll allait se rendre à Caen mardi après-midi pour rencontrer les responsables des éleveurs qui manifestent contre la faiblesse des prix, à la veille de la présentation du « plan d'urgence pour l'élevage » en Conseil des ministres.
Au côté de Thierry Benoît, député d'Ille-et-Vilaine et spécialiste des questions agricoles et agroalimentaires au sein du groupe Udi, Philippe Vigier a plaidé pour trois mesures d'urgence, à commencer par la nécessité que « le gouvernement fasse respecter aux producteurs et distributeurs la sécurisation des marges telle qu'elle avait été négociée à l'époque ». « M. Le Foll a-t-il peur de la grande distribution ? », a lancé le député d'Eure-et-Loir. Les députés Udi ont aussi demandé un étiquetage pour établir la traçabilité des viandes vendues en grande surface. Philippe Vigier a enfin plaidé pour des « solutions financières immédiates » alors que « 22.000 exploitations sont en cessation de paiement », évoquant par exemple des remboursements d'emprunt rééchelonnés ou des allègements de cotisations sociales.
Les deux élus ont insisté sur des mesures de plus long terme pour restaurer une compétitivité agricole « en chute libre », alors que « les Allemands continuent de prendre des parts de marché et vont mettre en place un Smic qui ne s'imposera pas à l'agriculture et à l'agroalimentaire ». Le groupe Udi entend redéposer des amendements au projet de budget de l'Etat pour que le Crédit d'impôt compétitivité emploi (Cice) bénéficie aux entreprises agricoles. Philippe Vigier a demandé au gouvernement un débat à l'Assemblée réunissant tous les acteurs de l'agriculture et de l'agroalimentaire « dès le début de la session extraordinaire » de septembre pour réfléchir au « moyen et long terme ».
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