Les abatteurs ont « augmenté leurs prix » mais sans aller jusqu'aux 5 centimes par kilo et par semaine prévus, en se concentrant dans un premier temps « sur les seules races à viande » au détriment des vaches laitières, explique le médiateur dans un rapport très attendu, publié mercredi sur le site du ministère de l'Agriculture. En raison de la grande complexité des achats dans la viande bovine, la hausse des prix payés aux éleveurs « repose sur un unique acteur de la filière », l'abatteur-découpeur, explique le rapport. Or, durant les trois premières semaines après l'accord, les différents acteurs (éleveurs, abatteurs, distributeurs) n'avaient pas « d'orientation commune » sur le type d'animaux concernés, souligne-t-il. Chacun a donc eu tendance à adopter « la lecture des engagements pris par la filière la plus favorable à ses intérêts propres ».
Dans les abattoirs, les hausses se sont faites dans « des proportions variables selon les régions d'abattage et les catégories d'animaux abattus », explique le médiateur. « Le fait qu'une partie seulement de la carcasse soit achetée par la grande distribution conduit les industriels à devoir passer des hausses proportionnellement plus importantes sur ces produits », relève-t-il.
De son côté, la grande distribution semble avoir globalement joué le jeu : le médiateur « n'a pas connaissance à ce jour de refus » de l'une des enseignes d' acheter la viande plus cher . Mais, si « les distributeurs ne se sont pas frontalement opposés à la hausse », ils « n'ont pas forcément joué un rôle dynamique en ce sens », nuance le médiateur. Sur certains types de morceaux, « de nombreux distributeurs se seraient ainsi fournis auprès d'abatteurs-découpeurs ayant remporté les marchés en "cassant" les prix par des approvisionnements auprès d'éleveurs contraints de brader leurs bêtes ».
Le rapport ne désigne aucune entreprise par son nom, des lettres ayant été attribuées à chacune dans les tableaux de prix. Dénonçant les « ambiguïtés » des abattoirs, le président de la Fédération nationale bovine (Fnb) Jean-Pierre Fleury a prévenu mercredi que les éleveurs « règleraient leur cas en direct » à ceux qui ne respecteraient pas l'accord.
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