Contrairement à la Fnb, la Fnpl semble bien vouloir se passer du ministre de l’Agriculture pour avancer sur la question du prix du lait avec les autres acteurs de la chaîne. Mercredi 10 juin, la branche laitière de la Fnsea a convié les représentants des Gms pour leur faire partager la « situation intenable des éleveurs » subissant le fameux effet de ciseau entre la baisse des prix et le niveau élevé des charges.
La présence de la quasi-totalité des invités* - seul Lidl s’est excusé pour son absence – est un point positif dans le dialogue initié par les producteurs. « La grande distribution s’est montrée à l’écoute, explique le syndicat. Les constats sont partagés. »
« Le constat est quelque peu inquiétant : il manque, selon la Fnpl, 30 €/1.000 l sur le prix du lait pour simplement compenser le niveau des charges sur le premier semestre 2015. Les éleveurs demandent « le soutien de l’aval de la filière », et pas seulement des distributeurs, dont les marges sur les produits laitiers sont relativement faibles d’après le rapport Chalmain.
Continuer la guerre ? Ou accepter des hausses de prix ?
Les Gms ont affiché « une volonté d’agir pour mieux rémunérer les producteurs de lait ». Mais une question demeure. Les distributeurs eux-mêmes reconnaissent que la guerre des prix est destructrice pour les filières agricoles. Ceci dit, sur le terrain, quelle stratégie vont-ils privilégier au second semestre 2015 ? Faire réellement l’effort d’aider les éleveurs en acceptant des hausses de tarif ? Ou finalement entretenir la guerre des prix entre eux, de peur de perdre des parts de marché ?
Malgré leur compréhension, les distributeurs rappellent, à juste titre que « cet objectif ne peut aboutir favorablement sans l’engagement des transformateurs laitiers ». Une logique partagée par les éleveurs.
La Fnpl compte ainsi réunir les entreprises laitières dès la semaine prochaine pour les exhorter à ne pas brader leurs produits dans le but de gagner des parts de marché dans les rayons des enseignes.
Revaloriser le prix du lait payé aux éleveurs au second semestre 2015 s'annonce d'ores-et-déjà difficile : selon l'Institut de l'élevage, la tendance haussière des prix mondiaux des produits laitiers pourrait être de courte durée.
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