Si aucune information ne filtre directement du groupe, ni de la part des deux coopératives laitières françaises en partenariat avec lui – Sodiaal et les Maîtres laitiers du Cotentin – le groupe chinois Synutra semble bien s’enfoncer dans la tourmente, impactant les deux coops laitières.
A Méautis, dans la Manche, l’usine ouverte en juin 2017 par les Maîtres laitiers du Cotentin a stoppé sa production de briquettes de lait depuis le 1er août 2018. La direction de la coopérative a confirmé que « la production de lait pour la Chine était suspendue et que la date de reprise n'était pas encore fixée ». La coopérative française a investi 114 M€ dans cette usine pour produire du lait infantile dans le cadre d’un contrat de 11 ans avec Synutra.
Si les Maîtres laitiers du Cotentin justifient cet arrêt brutal par un changement de recette et d’ingrédients à la demande de Synutra, les signaux de l’usine de Carhaix, dans le Finistère, sont plus flous encore. Sodiaal, la coopérative partenaire de Synutra pour la production de poudre de lait infantile dans cette usine inaugurée en grande pompe il y a deux ans, serait en négociation avec le groupe chinois pour racheter au moins une partie, si ce n’est la totalité, de l’usine.
Synutra, selon les informations de nos confrères du Monde, serait dans une mauvaise santé économique. « Selon un membre de Sodiaal, Synutra ne réussirait pas à commercialiser les volumes prévus en Chine. Ils seraient deux fois moins élevés », explique le quotidien.
Pour en témoigner, deux huissiers seraient venus le 16 août à l’usine de Carhaix pour y effectuer des saisies à titre conservatoire. « L’entreprise ne payerait pas certains de ses fournisseurs de lait », selon Ouest-France.
Les spéculations sur la santé financière de Synutra vont bon train. Synutra International Inc., dont le siège social est situé à Rockville, aux États-Unis, n'est plus cotée en bourse, alors que l’entreprise l’était depuis 2005. Et elle n'a pas publié de rapport annuel en 2017.
Selon Le Monde, les actions du fondateur de l'entreprise, Liang Zhang, « ont été rachetées par Beams Power Investment Limited, une structure dirigée par la femme de M. Liang et immatriculée dans les îles Vierges britanniques, un autre paradis fiscal, qui détient désormais 100 % de Synutra. » Pour encore alimenter les doutes, le site web du groupe est inaccessible.
Des incertitudes et un manque d’informations qui fait monter l’inquiétude chez les éleveurs.
Par ailleurs, une autre usine semble impactée par les probables déboires financiers du groupe chinois: l'usine Sodiaal de La Talaudière, en périphérie de Saint-Etienne.
Selon une source interne à l'usine, « quatre des six lignes de production que compte l'atelier UHT sont à l'arrêt. Ces lignes flambant neuves ont été construites pour Synutra. Le groupe chinois en a même l'exclusivité, ce qui empêche Sodiaal de les faire fonctionner pour d'autres clients. Une procédure est en cours pour lever cette exclusivité. On nous a annoncé que le démarrage des lignes Synutra se ferait en novembre. Mais cette annonce a été faite deux semaines avant les premières révélations sur les possibles difficultés du groupe. »
« Ensiler 38 ha de maïs, c’est rentrer l’équivalent de 75 000 € de stock »
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Quelle évolution du prix des terres en Bretagne en 2024 ?
Facturation électronique : ce qui va changer pour vous dès 2026