Paris, 2 oct 2014 (AFP) - Le groupe agroalimentaire Bongrain a décidé de baisser le prix du lait payé à certains de ses éleveurs face à la baisse des cours sur le marché mondial, décision que contestent les agriculteurs, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
Bongrain, propriétaire du Caprice des Dieux, de l'Etorki, du Saint-Moret et d'un plateau de plus de 30 marques de fromages, a décidé de baisser de près de 14 euros les 1.000 litres le prix du lait payé aux éleveurs des Fromageries Perrault à partir d'octobre et jusqu'à la fin de l'année, annoncent dans un communiqué les producteurs de la filiale du groupe français. Les Fromageries Perrault, situées en Mayenne, produisent le Vieux Pané, le Chamois d'Or et le Fol Epi.
Interrogé par l'AFP, Bongrain confirme l'information, expliquant être en avance sur les prix du lait depuis le début de l'année et vouloir rééquilibrer les choses alors que « les prix reculent sur le marché depuis le début de l'année » et que « la baisse va se poursuivre au 4e trimestre » notamment en raison de l'embargo russe sur les produits alimentaires qui accentue ce recul.
Les éleveurs eux ne l'entendent pas de cette oreille et contestent une « décision unilatérale ». Ils « examinent toutes voies de recours possibles pour pallier cette remise en cause du contrat signé », ont-il dit.
Jeudi, Bongrain n'était pas en mesure de dire si d'autres éleveurs livrant du lait au groupe subiraient également ce réajustement. « La tendance est à la baisse mais c'est variable selon les régions. On rattrape là où on était décalé », dit la porte-parole.
Mais Christophe Tinniere, président des producteurs des Fromageries Perreault, assure à l'Afp que la baisse concerne la quasi-totalité des éleveurs livrant aux différentes filiales de Bongrain.
Et il s'inquiète d'une entreprise qui « choisit de suivre le moins-disant », en l'occurrence le géant des produits laitiers Lactalis, qui pratique des tarifs inférieurs à Bongrain, ce qui « tire les prix vers le bas ». « Quand aura-t-on un secteur qui permette d'offrir des prix rémunérateurs aux éleveurs », se demande-t-il.
Interrogé par l'Afp, le président de la Fédération nationale des producteurs de lait (Fnpl) « condamne » lui aussi cette décision. « Il faut porter une dynamique de filière pour la fin des quotas laitiers. Bongrain a décidé unilatéralement de pénaliser ses producteurs de lait et de fragiliser la filière laitière », dénonce Thierry Roquefeuil. Selon la Fnpl, il s'agit de la première entreprise qui décide de baisser les prix cette année en cours de contrat.
Le prix du lait est un sujet sensible à quelques mois de la fin des quotas laitiers, en avril 2015. D'autant que les éleveurs se sentent injustement pénalisés par l'embargo russe qui handicape un marché qu'ils estiment porteur avec la demande croissante des pays émergents pour les produits laitiers.
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