+ 2,1 kilos de lait par jour de vie

Durant leur carrière, les génisses qui vêlent à 24 mois sont traites 106 jours de plus que celles qui vêlent à 33 mois et produisent 2.300 kilos de lait en plus.  (© Terre-net Média)

Le coût d’élevage des génisses est fortement influencé par leur coût alimentaire et donc la durée de leur élevage jusqu’au premier vêlage. L’étude* s’appuie sur les résultats de la ferme expérimentale Les Trinottières (Maine-et-Loire) qui assure le renouvellement de son troupeau de race holstein à partir de génisses nées entre fin août et février. Pour les besoins expérimentaux de la ferme, les génisses nées de fin août à fin novembre sont élevées en 2 ans et celles nées après en 33 mois.

Source : 3R 2012 *

Les animaux vêlant précocement sont un peu plus jeunes à la réforme pour un rang de lactation (2,9) légèrement supérieur aux autres (2,7). Durant leur carrière, ces vaches précoces ont produit 9 % de lait de plus que les autres, sur une durée productive un peu plus élevée (10 %).

Le vêlage précoce ne réduit pas la longévité

Le lait par jour de production est le même pour les deux classes de vaches (23,6 kg). Mais le groupe "vêlage précoce" a produit au cours de sa vie 2,1 kg de lait par jour de plus que le groupe "vêlage tardif". La longévité des vaches vêlant précocement est la même que celle des autres : 36 % vêlent 4 fois ou plus, 54 % 3 fois et 84 % 2 fois versus respectivement 31 %, 48 % et 82 %.

« Cette première approche montre que le vêlage précoce ne réduit pas la longévité des vaches, si les génisses sont élevées de façon cohérente, indique les auteurs de l’étude. Le critère lait produit par jour de vie est un bon indicateur d’efficacité laitière. A même taux de réforme, l’économie est évaluée à 20-25 €/1.000 l » Dommage que cette étude n’ait pas comparé les quantités ingérées (fourrages et concentrés) ou les coûts alimentaires durant la période d’élevage des génisses.

Source : 3R 2012 *

Croissances compensatrices

Durant les deux premières lactations, les génisses à vêlage précoce rattrapent leur retard en poids sur celles à vêlage tardif, sans alimentation particulière puisque toutes les vaches laitières ou taries sont alimentées en ration complète. En moyenne, les poids de carcasse sont les mêmes.

Les animaux à vêlage précoce ont des causes de réformes « autres » plus diverses (dont démarrage difficile après événement sanitaire). « Les vaches sont réformées pour "reproduction" en cas d’infécondité ou lorsqu’elles risquent de vêler en dehors de la période souhaitée ce qui surévalue cette cause, indique l’étude. Les effectifs animaux sont insuffisants pour permettre des analyses détaillées. »

Conduite d’élevage

De 0 à 6 mois, toutes les génisses sont conduites de la même façon (Gmq : 850-900 g). Après une croissance modérée au 1^er pâturage (750 g/j), les génisses vêlant précocement sont conduites en hiver à 600 g/j pour profiter ensuite, en gestation, de croissance compensatrice (>1000 g/j) au 2^ème pâturage. L’alimentation des génisses vêlant tardivement est la même au pâturage avec croissance compensatrice lors de la 2^ème année ; en hiver des croissances faibles (500 g/j) sont assurées avec les mêmes fourrages et peu ou pas de concentré.

Les génisses vêlant 8 mois plus tôt que les plus tardives ont atteint l’objectif de poids avant vêlage (objectif de 90 % du poids adulte) ; elles vêlent dans le même état corporel (tableau 1). Les primipares plus précoces ont consommé moins de ration complète et produit un peu moins de lait (1,4 kg en début de lactation). Leur 1^ère lactation 305 jours est inférieure de 462 kg à celle des tardives qui produisent 8.041 kg. Le poids est le même après le 3^ème vêlage (observé sur la moitié de l’effectif initial).