Contre une « économie de destruction », il faut sauver le modèle français de la filière bovine : 143 parlementaires de tous bords réclament que l'Etat permette « aux éleveurs d'obtenir des prix couvrant, au moins, leur coût de production », dans une tribune au JDD.
« Depuis des années, les pouvoirs publics ne cessent d'apporter des mots de soutien aux éleveurs. Mais quel secteur économique peut se contenter de mots pour vivre ? », plaident ces élus qui se sont associés à Bruno Dufayet, président de la Fédération nationale bovine, dans cette tribune.
« La France compte, chaque année, 2 000 éleveurs bovins de moins. Et ce n'est pas seulement un drame humain. La disparition des élevages et de leurs animaux dans nos paysages n'est plus un fantasme. (...) Avec elle, nous assistons à la disparition d'une part de notre identité culturelle commune fondée sur une agriculture familiale et une alimentation qui font encore la réputation de la France », soulignent ces parlementaires, dont le président de LR Christian Jacob, ancien agriculteur, le numéro un du PS Olivier Faure, le patron des députés communistes André Chassaigne, l'eurodéputé EELV Yannick Jadot ainsi que quelques élus MoDem ou Agir alliés de la majorité.
Les éleveurs jugent que la loi Alimentation (Egalim), votée en 2018, n'a pas tenu ses promesses de leur garantir des prix suffisants et réclament le maintien des aides européennes, alors que les consultations sont en cours sur la future PAC (Politique agricole commune).
« Ce n'est pas cette économie de marché qui régit le secteur de la viande bovine : c'est une économie de destruction, qui considère qu'un animal nourri à l'herbe dans une exploitation familiale répondant à tous les critères du développement durable dont la France se veut la championne, n'a pas plus de valeur qu'un animal poussé en élevage industriel à grands coups d'antibiotiques à l'international », estiment les parlementaires dans leur tribune.
Si l'État ne permet pas que soient couverts a minima les coûts de production, « la France perdra sur tous les plans : celui de sa souveraineté alimentaire, comme de la durabilité ». Ce sont « deux enjeux à concilier dont le président de la République et le gouvernement affirment faire leur priorité, sans jamais les concrétiser », dénoncent-ils.
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