En 2011, le Gaec Lact’Ajoux a installé un prérefroidisseur en amont du tank à lait. Sans coût de fonctionnement, cet équipement abaisse la température du lait de 36 à 22 °C.
«Nous avons construit notre stabulation et la salle de traite en 2007, se souvient François Augereau, installé en Gaec avec son frère Christophe, à Saint-Léger-sous-Cholet (Maine-et-Loire). Au fil du temps, la production de lait a augmenté, et notre tank manquait parfois de puissance : l’alarme se déclenchait quand le refroidissement prenait trop de temps. Une situation qui nous a incités, en 2011, à installer un prérefroidisseur afin de réduire les besoins en énergie. » Les associés choisissent alors un modèle linéaire de marque Charriau. Le principe en est simple : le lait passe dans un tube central en Inox, placé dans un second tube où de l’eau circule en sens opposé. Les deux fluides ne peuvent pas se mélanger mais un échange thermique se produit.
48 mètres linéaires d’échangeur
Le lait arrivant de la traite aux alentours de 36 °C est naturellement refroidi par l’eau, qui entre dans le réseau à environ 15 °C. À l’arrivée dans le tank, le lait n’est plus qu’à 22 °C, ce qui réduit pratiquement de moitié la consommation électrique nécessaire pour terminer le refroidissement. Le groupe frigorifique est ainsi moins sollicité et la facture d’électricité, diminuée. La taille de l’installation dépend de la quantité de lait à refroidir (lire l’encadré). Au Gaec Lact’Ajoux, le prérefroidisseur est composé de huit tuyaux de 6 mètres reliés entre eux, soit une longueur totale d’échangeur de 48 m linéaires.
« La principale contrainte est d’avoir suffisamment de place pour l’installer, ajoute François Augereau. Chez nous, il est suspendu au-dessus du tank. Le débit d’eau a été calibré au départ et depuis, l’équipement fonctionne parfaitement. L’eau ne circule que lorsque c’est nécessaire, grâce à une électrovanne qui s’ouvre dès que la pompe à lait s’enclenche. Le circuit du lait est nettoyé automatiquement après chaque traite. Nous avons simplement ajouté un système de purge pneumatique pour accélérer la vidange du tuyau de lait en fin de traite. Avant, nous devions attendre que ce circuit se vide simplement avec la gravité pour débuter le cycle de lavage. »
Eau tiède dans les abreuvoirs
L’eau qui circule dans le prérefroidisseur n’est pas perdue. Elle ressort du circuit entre 24 et 25 °C et s’écoule dans deux bacs de 400 l, placés dans la stabulation. Les vaches raffolent de cette eau tiède, préférant souvent la boire plutôt que d’aller dans les autres abreuvoirs où elle est plus froide. Afin d’optimiser l’installation, il est recommandé de prévoir des bacs suffisamment grands ou une cuve de stockage tampon pour recevoir l’eau provenant du prérefroidisseur. Là aussi, leur volume dépendra du débit de l‘installation. « Ce prérefroidisseur avait coûté à l’époque 6 200 € HT avec la pose, précise l’éleveur. Je pense qu’aujourd’hui, il est nettement amorti par les économies réalisées sur la consommation électrique du tank. Le matériel est simple et ne crée pas de contrainte particulière. En dix ans, nous ne sommes jamais intervenus dessus. De plus, l’eau tiède incite les vaches à boire, ce qui est favorable à la production de lait. »
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