Pour attirer les jeunes générations vers le métier de producteur laitier, il faut pouvoir leur dire à quoi s’attendre en termes de temps de travail. L’Institut de l’élevage a testé deux méthodes d’évaluation pour obtenir des chiffres concrets.
Le temps de travail est souvent un point délicat à aborder en élevage. Déjà parce qu’il est difficile à quantifier mais aussi parce qu’il comprend beaucoup de tâches différentes, qui ne pèsent pas autant à chacun. « Pourtant il est important de réfléchir à son temps de travail, pour mieux s’organiser, pour gagner en performances économiques, encourage Benoit Gavelle, élu au Cniel. C’est aussi un facteur clé pour l’attractivité de notre métier. Pour s’installer, les jeunes ont besoin de savoir combien de temps ils devront travailler, de savoir comment s’organiser. » L’institut de l’élevage a mené l’enquête.
Le poids de l’astreinte
« La première chose qui ressort des enquêtes est une forte variabilité du temps de travail, souligne Jocelyn Fagon, responsable projets "travail et approches sociales" à l’Idele. Mais aussi l’importance du travail d’astreinte, celui qu’on ne peut reporter. »
Les enquêtes ont montré une moyenne de 2 830 h/UMO passées à l’atelier lait, soit l’équivalent annuel de 61 h/VL ou encore 7,5 h/1000 l. Le travail d’astreinte représente 2 335 h/UMO, soit 83 % du temps passé à l’atelier lait. « On a en moyenne 50 heures d’astreinte par vache, chiffre Jocelyn Fagon. La répartition est très variable selon le mode de traite. Avec un robot, les tâches liées à la traite représentent 22 % du travail d’astreinte, celles liées à l’alimentation 37 %. Alors qu’avec une salle de traite, la moitié de l’astreinte est consacrée à la traite. »
Le suivi par l’application Aptimiz a donné un total de 2 415 h/UMO dont 2 080 h d’astreinte.
Malgré les différences de résultats obtenus, les deux méthodes ont montré leurs intérêts et leurs complémentarités : l’enquête plus précise mais aussi plus contraignante, l’appli plus fluide mais qui a du mal à comptabiliser les temps passés à l’extérieur, comme les réunions ou les trajets.
Les éleveurs enquêtés ont indiqué avoir, en moyenne, 25 jours de libre par an, 16 jours de week-ends et 9 jours de congé. « Plus il y a de jours libres, meilleure est la satisfaction sur la qualité de vie au travail », remarque Jocelyn Fagon. L’organisation du travail est bien cruciale pour l’attractivité du métier d’éleveur.
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