Sécurité fourragère. L’implantation de variétés de maïs très précoces après la moisson de l’orge est une solution pour augmenter le stock de fourrage. Exemple dans la Sarthe où l’irrigation sécurise le démarrage et la croissance des plantes.
«Comme tous mes collègues, depuis plusieurs années, j’ai constaté que la date des premières moissons était de plus en plus précoce, souligne Julien Legendre, éleveur à Torcé-en-Vallée. Même dans la Sarthe, nous récoltons souvent les orges à la fin du mois de juin. C’est ce qui m’a incité, il y a six ans, à semer du maïs dès la moisson de l’orge, pour le récolter en ensilage à l’automne. J’utilise des variétés très précoces, d’indice 180 en général. L’objectif est d’arriver à maturité au plus tard début octobre. Au-delà, il peut geler, entraînant un risque de pertes ensuite lors de la conservation. » En 2018, Julien a moissonné le 30 juin. Le Gaec est équipé de sa propre moissonneuse-batteuse, ce qui permet de récolter à la date voulue. Deux jours plus tard, la paille était pressée et sortie de la parcelle.
La préparation du sol est réalisée avec un décompacteur à dents de fissuration Actisol. Le semoir est un outil à six rangs de marque Kuhn. Les disques ouvreurs assurent la mise en terre de la graine et une roue rappuie ensuite le sol. Le semoir est équipé de chasse-débris à l’avant pour écarter les résidus de la culture précédente. Afin d’éviter les bourrages, le semis est effectué en biais avec un angle d’environ vingt degrés par rapport au passage du décompacteur.
« L’irrigation est indispensable »
« Sur l’exploitation, une centaine d’hectares sont irrigables, ajoute Julien. Une sécurité pour choisir le maïs comme espèce d’interculture. J’arrose une première fois avant la levée pour améliorer l’efficacité du désherbage chimique. Ensuite, selon les années, je réalise trois ou quatre tours d’eau supplémentaires. Jusqu’à présent, l’irrigation est indispensable chaque année dans nos terres pour réussir le maïs semé aussi tardivement. Sans irrigation, le choix d’une autre espèce impliquerait certainement un rendement inférieur. »
L’itinéraire technique inclut régulièrement deux passages de désherbage : 1,5 litre par hectare d’Isard en post-semis, suivi d’une application, au stade 8 feuilles, de Nisshin à 0,5 l/ha associé à 0,2 l/ha de Callisto.
Julien Legendre épand aussi 100 kg d’urée au semis complétés par 100 kg d’ammonitrate au stade 10 feuilles. Pour cette année, Julien Legendre enfouira directement l’urée au moment du passage de décompacteur afin de limiter les pertes par volatilisation. Une trémie à l’avant du tracteur a été installée pour cela. L’engrais est propulsé par une soufflerie jusqu’aux descentes placées derrière chaque dent de l’outil de travail du sol : une technique déjà utilisée pour le maïs semé au printemps.
« Un bonus selon le rendement »
En 2018, ce maïs semé en interculture a été récolté le 28 septembre avec un rendement de 11 tonnes de MS par hectare. Un très bon résultat, d’autant que l’analyse fourragère a révélé une valeur UFL de 0,92. Le maïs est généralement stocké dans un silo de 20 mètres de large, rempli sur 10 mètres avec de l’herbe ensilée au printemps. Le tas est découvert et complété par le maïs, ce qui permet de n’avoir ensuite qu’un seul front d’attaque durant l’hiver. Il est généralement destiné aux génisses et aux taurillons à l’engraissement de novembre à février.
« Je ne compte pas sur cette production pour alimenter le troupeau, souligne Julien. Le maïs estival est plutôt un bonus qui s’ajoute au stock selon le rendement de l’année. En effet, il serait risqué de miser dessus pour boucler la ration, car certaines saisons, il se peut que la météo ne me permette pas d’en semer. Si fin août, la parcelle est prometteuse, je choisis soit de vendre une partie de mon maïs de printemps à d’autres éleveurs, soit d’en conserver sur pieds pour le récolter en grains. »
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