No
s troupeaux, tout comme nous, ne vivent pas dans des bulles stériles. Ils sont en contact quotidien avec des pathogènes sans pourtant tomber malade. D’ailleurs, quand des problèmes sanitaires surviennent dans une ferme, c’est souvent la loi des séries. Et si les animaux ne sont ni en bonne condition physique ni performants en matière d’immunité, la maladie se propage. Des prélèvements aléatoires dans l’environnement et l’alimentation de nos bovins mettent en évidence des bactéries telles que les salmonelles, listeria monocytogenes,
Coxiella burnetii
(fièvre Q)..., dans la majorité des troupeaux, sans qu’il y ait pour autant des animaux malades.
« Tout n’est qu’une question d’équilibre entre le nombre de pathogènes au contact des animaux (bactéries, virus, champignons…) et l’immunité de ces derniers »,
observe Edwige Bornot, vétérinaire en Côte-d’Or.
Qui dit acidose dit immunité mise à mal
Elle cite, comme premier exemple, le cas de l’apparition d’une salmonellose clinique. « En général, cette bactérie se développe dans des zones humides sales ou dans des aliments humides mal conservés. Cette prolifération fait monter la pression d’infection. Si, en même temps, la ration des vaches n’est pas bien calée et qu’elles connaissent une phase d’acidose ruminale, leur système immunitaire est mis à mal, leur intestin s’abîme et les salmonelles pathogènes vont pouvoir y faire leur nid, s’y multiplier et entraîner l’apparition d’une salmonellose clinique avec hyperthermie, diarrhée et possible avortement… »
Autre cas : celui des petits veaux qui déclarent rapidement des diarrhées après leur naissance. « Le premier malade contamine largement le milieu. Rappelons que, lorsqu’environ 100 000 colibacilles infestent un veau, ce dernier en excrète alors entre 1 et 100 milliards par gramme de fèces. Il faudra donc encore plus de colostrum, avec des anticorps dirigés contre les colibacillles pour les veaux qui naîtront ensuite dans ce milieu. »
Ce qui fait augmenter la pression d’infection
Et la vétérinaire de citer ce qui fait augmenter la pression d’infection : « les animaux malades et excréteurs, les locaux et litières sales, le défaut de curage, les bâtiments mal ventilés, le matériel d’élevage mal nettoyé (vêleuse, lac de vêlage, sonde à veau, seaux pour les buvées, matériel de traite, seringues…), les introductions (avec l’arrivée d’animaux qui ont un microbisme différent et des anticorps pas forcément en adéquation avec le cheptel d’arrivée), la qualité de l’eau, la conservation des aliments, les mains sales qui fouillent une vache ou touchent un cordon… ».
Ce qui fait baisser l’immunité
Elle rappelle aussi ce qui fait baisser l’immunité : « la mauvaise gestion du parasitisme, une alimentation inadaptée (acidose, cétose subclinique, carence alimentaire, minérale, en oligoéléments et vitamines…), le manque d’eau en qualité, quantité, accessibilité, un stress important dû à de mauvaises conditions de logement ou à des interventions en élevage, un défaut de prise colostrale pour les veaux, une mauvaise préparation au vêlage, une prise en charge trop tardive d’une boiterie ou d’une plaie, un défaut de surveillance, des lots de taille importante avec problèmes de hiérarchisation des animaux, un manque de place à l’auge… ».
Et de conclure : « La plupart du temps, l’aide médicamenteuse, antibiotique ou huile essentielle, évite la dérive et le déséquilibre d’un système mais les éléments fondamentaux pour limiter les soins sont le respect des principes de l’élevage et du bien-être animal. »
Jean-Michel Vocoret
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