Échecs vaccinaux : des causes variées

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Vaccin.Application du protocole, santé de l’animal, pression d’infection : les raisons d’un échec vaccinal peuvent être multiples et s’associer.

Vacciner les vaches en gestation est une façon de se prémunir des problèmes de diarrhées sur les veaux. Mais encore faut-il le faire dans les règles de l’art et ne pas oublier le b.a.-ba de la vaccination. Cet élevage de notre clientèle, totalisant une centaine de vêlages par an, en a fait l’amère expérience. Un mois après le début des mises bas, il est confro­nté à une épidémie de diarrhées colibacillaires avec plusieurs veaux morts alors même que toutes les vaches étaient vaccinées à l’Imocolibov, vaccin actif contre ces colibacilloses. Les causes d’échec vaccinal sont variées et peuvent souvent s’associer.

Échec lié au vaccin

Parmi les causes d’échec vaccinal, il y a déjà toutes celles liées au vaccin et à l’application stricte du protocole. En effet, un vaccin doit être conservé au réfrigérateur et surtout ne pas geler. Une mauvaise conservation du vaccin peut le détruire et il n’aura alors plus aucune efficacité. La vaccination doit être réalisée à l’aide de matériel propre et non désinfecté avec des produits chimiques. En effet, une désinfection des seringues à l’alcool ou avec d’autres désinfectants peut entraîner également une destruction du vaccin.

Le mieux est d’utiliser une seringue stérile. Pour les vaccins à reconstituer, ils doivent l’être au dernier moment et être injectés rapidement. Un flacon ouvert doit être utilisé dans la mi-journée. Les délais de vaccination doivent être respectés. Par exemple, une vaccination contre les diarrhées néonatales doit être faite pendant la fabrication du colostrum pour que ce dernier soit chargé d’anticorps spécifiques.

Échec lié à l’animal

L’efficacité du vaccin est liée à l’état de santé de l’animal et du troupeau. En effet, l’injection vaccinale prépare le système immunitaire à combattre un pathogène entrant dans l’organisme. Pour que les anticorps et les cellules de l’immunité soient fabriqués en quantité, il faut que la vache ait un bon statut immunitaire. Pour ce faire, il ne doit pas avoir de maladies immunodépressives telle que la BVD circulant, l’état parasitaire et surtout l’état du foie (grande et petite douves) doivent être optimaux. La ration et la complémentation en oligoéléments et vitamines doivent être correctes. Pour prendre un exemple concret, un état d’acidose sur des vaches laitières abaisse la réponse immunitaire.

Échec lié au transfert colostral

Le statut immunitaire des veaux de moins de trois semaines dépend directement de la prise colostrale. Bien sûr, la qualité du colostrum doit être vérifiée, tout simplement avec un réfractomètre.

Au réfractomètre, un bon colostrum n’est pas toujours réellement bon en anticorps, mais un mauvais­ colostrum est toujours mauvais. Il faut viser au moins 28 brix. Même avec un bon colostrum, s’il n’est pas donné en quantité suffisante (en général, 4 litres en laitier) dans les deux premières semaines de vie, le transfert d’anticorps ne sera pas optimal et la protection vaccinale médiocre. Une prise de sang sur les veaux entre 48 heures et six jours permet de savoir si ce transfert est correct en cas d’échec vaccinal. Si le transfert est mauvais, le vaccin ne peut pas être efficace et il faudra reprendre les modalités de distribution.

Échec lié à la pression d’infection

Le dernier point pouvant expliquer un échec vaccinal est la quantité de pathogènes présents­ dans le bâtiment ou excrétés par les individus. En effet, un veau se contamine avec 100 000 colibacilles pour en excréter entre 1 et 100 milliards par gramme de selles… Il faudra beaucoup d’anticorps pour lutter­ contre une telle pression bactérienne quand quatre ou cinq veaux ont été malades. Les veaux se contaminent en léchant les autres veaux et les tubu­lures, les murs, la litière…

Isoler les malades et curer en période d’épidémie est souvent vital. Dans une nurserie, si une désinfection des locaux et un réensemencement sont possibles après curage et lavage, cela n’en sera que mieux pour améliorer les choses.

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