Enfin, depuis cette semaine, Olivier Leray, conseiller en pâturage à Littoral Normand, peut retourner dans les élevages qu’il accompagne pour effectuer des mesures de pousse d’herbe à l’herbomètre. « Mais pas n’importe comment, insiste-t-il. Je respecte un dispositif sanitaire précis : aucun contact avec l’éleveur, port d’un équipement de protection, tenue spécifique lors des mesures et lavage dans la foulée, désinfection du matériel. Cela va faire du bien car le contact direct avec les éleveurs et le travail sur le terrain me manque », confie-t-il.
SMS, téléphone et appli prairies
La situation est bizarre pour lui. En Normandie, la mise à l’herbe des vaches a correspondu aux premiers jours du confinement total. Depuis le 18 mars, l’accompagnement des 30 éleveurs normands par ses collègues et lui pour bien valoriser l’herbe pâturée se fait en télétravail. « Concrètement, jusqu’à cette semaine, cela voulait dire pas de mesures de pousse d’herbe chez eux. Nous avons récupéré les herbomètres inutilisés pour les mettre à disposition de ceux qui le souhaitaient. » Il a fallu se réorganiser : envoi par les éleveurs de la photo de leurs mesures, échanges à partir des hauteurs de botte et des changements de paddocks pour ceux sans herbomètre, écoute encore plus accrue de leur parole et de leur questionnement. « Mes collègues et moi avons renforcé notre relation en les incitant à utiliser l’appli de gestion des prairies, Happygrass. » Ce sont en fait les deux appli Patur’net et Grassman, l’une portée par les organismes de conseil et l’autre par l’Institut de l’élevage qui ont fusionné ce mardi 14 avril. Sur les trente éleveurs suivis, vingt-trois utilisent aujourd’hui la partie gratuite financée par le Cniel. Quatre sont abonnés au module payant. « Nous les encourageons à remplir le calendrier de pâturage, qui est dans le module gratuit. Il fait partie des éléments indispensables à la bonne gestion de l’herbe en lien avec la ration distribuée à l’auge. Je suis surpris par le nombre d’éleveurs qui finalement réalisent des mesures de hauteurs d’herbe, ajoute-t-il. Ils sont au moins la moitié du groupe suivi. »
Inventif aussi avec les collègues
Le confinement oblige également Olivier Leray à inventer de nouveaux modes de communication avec ses collègues conseillers. « À chaque fois que nous le pouvons, nous prenons des photos de ce que nous voyons dans la campagne et nous les partageons. Même si c’est par procuration, c’est une façon de vivre en temps réel les préoccupations des éleveurs. »
Claire Hue
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