Garder un robot de traite au-delà de sept ou huit ans permet de diminuer ses charges. Mais il semble que beaucoup d’éleveurs optent pour un nouvel investissement afin de bénéficier des dernières innovations. Chaque option a ses avantages.
Nombreux sont les éleveurs ayant adopté la traite robotisée depuis une petite dizaine d’années, voire plus. L’amortissement s’effectue en général sur sept à dix ans. « Si au moment de l’achat, beaucoup d’éleveurs envisagent de le garder au moins dix ans, on remarque qu’ils changent d’avis au fil du temps », observe Jean-Pierre Viel, consultant en robots et nutrition chez Eilyps. Selon lui, chacune des stratégies se défend, en fonction des réalités de chaque élevage.
Parmi les arguments qui militent pour un remplacement du robot, on trouve la recherche d’efficacité. Les constructeurs ont progressé pour corriger les défauts des premiers modèles. Désormais, la plupart des machines se branchent vite et bien. « Quand on gagne quelques secondes à chaque branchement, 150 fois par jour, on améliore la productivité de la stalle », remarque Jean-Pierre Viel. Ce temps gagné ne sert pas forcément à produire davantage de lait mais il donne de la fluidité. Quand le robot n’est pas saturé, les éleveurs ont plus de temps pour sortir les vaches au pâturage ou moins de stress en cas de panne.
Acheter la tranquillité
En outre, les éleveurs n’apprécient guère de devoir brancher manuellement des vaches que le robot a mises à l’écart. De même, les dernières générations de robots gèrent la première traite des primipares, ce qui n’était pas le cas auparavant. L’éleveur n’a plus besoin d’intervenir pour la première traite. Il gagne donc du temps et du confort. La crainte des pannes avec un robot qui vieillit fait partie des motifs de remplacement. Ceux qui veulent saturer leur stalle pour produire beaucoup de lait ne tolèrent pas les pannes et ont tendance à anticiper le remplacement pour les éviter. Par ailleurs, l’arrivée de nouvelles options peut aussi pousser à remplacer le robot. L’analyse des cellules, par exemple, en a attiré beaucoup. D’autant que les concessionnaires font parfois des offres intéressantes quand une nouvelle série sort.
L’existence d’aides financières à la modernisation peut également jouer en réduisant le montant de l’investissement pour l’éleveur. La valeur de l’ancien robot sur le marché de l’occasion est à prendre en compte : l’avant-dernière génération a des chances de bien se valoriser sur ce marché dynamique ; à l’inverse, les vieux robots ont une valeur marchande bien plus faible. Quand on reste fidèle à la marque, les conditions de reprise peuvent être avantageuses. Ceux qui choisissent de changer de concessionnaire auront plus de mal à valoriser l’ancien robot. Cette situation peu fréquente survient en cas de pannes à répétition qui génèrent souvent des litiges.
L’intérêt économique du non-remplacement d’un robot amorti est clair. Pour certains éleveurs, cette décision est justifiée par la nécessité d’investir dans autre chose. Ce choix peut être conforté quand la relation avec le concessionnaire est bonne. L’éleveur est en confiance s’il dispose d’une maintenance préventive de bon niveau. Le risque de panne est modéré même avec une machine vieillissante.
Les contrats de maintenance évoluent
Il faut cependant veiller aux conditions des contrats de maintenance, qui peuvent évoluer au bout de quelques années. Attention aux surprises ! En moyenne, le coût d’entretien s’élève à 12 €/1 000 l et tout est inclus. Cette charge peut grimper avec des robots qui prennent de l’âge. Ces contrats peuvent exclure des pièces (caméras, par exemple) après une certaine durée. Il peut arriver aussi que des marques arrêtent le contrat de maintenance pour les vieux robots dans la mesure où il leur est difficile de trouver des techniciens formés aux différentes générations.
Dans tous les cas, une partie des équipements arrive en bout de course au bout de sept ou huit ans, les contrats de maintenance ne prenant pas en charge leur renouvellement. C’est le cas des colliers notamment, dont le budget est de l’ordre de 20 000 € pour 150 vaches. Le compresseur a une durée de vie moyenne de 17 000 heures et coûte environ 8 000 €. L’ordinateur vieillit aussi. L’ensemble de ces postes représente une somme d’au moins 30 000 € dont il est difficile de faire l’économie, avec ou sans remplacement du robot.
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