Bien mettre en route son robot de traite

vache dans un robot de traite
Quelques semaines sont nécessaires pour bien mettre en route le robot de traite. (©Emmanuelle Bordon)

Même si chaque constructeur a son propre protocole, il existe des règles générales pour la mise en route d’un robot de traite. Anthony Baslé est conseiller en élevage chez Eilyps. Il résume son expérience de terrain et propose une méthode adaptée à tous les modèles.

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Robot débutant, mode d’emploi. Anthony Baslé, spécialiste des robots de traite chez Eilyps, organisme de conseil en élevage, a mis au point un protocole de démarrage qu’il a partagé à l’occasion du Space 2023. « Il y a différentes phases pour l’adaptation des animaux au robot de traite, qui correspondent plus ou moins à autant de semaines », explique-t-il.

La première d’entre elles est la « phase Dac ». Elle consiste à pousser les vaches dans la stalle, en distribuant des concentrés au Dac mais sans les traire. Le but est de les habituer au matériel : entrer et sortir du robot, consommer du concentré. « Cette première période ne doit pas durer plus d’une semaine », précise le spécialiste.

Une phase éprouvante mais incontournable

La deuxième phase est celle du démarrage de la traite. Anthony Baslé conseille de séparer le troupeau en deux lots. Les vaches du premier lot sont poussées vers le robot pendant quatre à cinq heures, puis vient le tour du deuxième, pendant la même durée. Les deux groupes d’animaux sont ainsi traits en alternance et chaque vache passe dans le robot environ trois fois par jour. Cette étape, importante, sert à « décycler » les vaches. « C’est une phase éprouvante physiquement, commente Anthony Baslé, parce que c’est jour et nuit. Je conseille de se faire aider et d’organiser des roulements, pour prendre du repos malgré tout. »

Installer des habitudes

La troisième phase, qui sert à installer des habitudes nouvelles, est souvent la plus délicate : les barrières sont enlevées et les vaches vont au robot de manière autonome. « Les éleveurs sont parfois décontenancés à ce stade, prévient Anthony Baslé. On passe de trois à deux traites par jour et il y a une baisse de production qui peut être surprenante ».

Toutes les quatre heures, les vaches traites depuis plus de dix heures sont poussées vers le robot. Ce travail doit être réalisé à des heures aléatoires, pour continuer à décycler les vaches. Il se fait en petits lots de cinq à six vaches, pour ne pas mettre d’obstacle à celles qui se présentent déjà spontanément au robot.

Récompenser la curiosité

Durant la semaine suivante, l’éleveur est invité à prendre plus de recul, en intervenant seulement trois fois par jour. Il regroupe les vaches qui n’ont pas été traites depuis plus de 12 heures, pas plus de sept à la fois, toujours pour ne pas interdire le robot à celles qui y vont spontanément. Des groupes de vaches « récalcitrantes » ou « en retard » sont ainsi constitués. On garde des autorisations de traites très courtes, de l’ordre de 5h30, et on met ces vaches-là dans ce groupe. L’objectif est qu’elles viennent au robot même si elles n’ont pas beaucoup de lait attendu. « La vache mange du concentré et on récompense sa curiosité », souligne Anthony Baslé. Elle retourne dans le groupe standard dès qu’elle a adopté une fréquence de traite satisfaisante.

Attendre le vêlage suivant

Pour les vaches qui ne parviennent vraiment pas à s’habituer au robot, le mieux est d’attendre le vêlage suivant. « Juste après le vêlage, la vache démarre un nouveau cycle et il y a une période d’environ une semaine pendant laquelle elle est très adaptable », confirme Anthony Baslé. Il est conseillé de l’amener au robot trois fois par jour pour qu’elle prenne un bon rythme.

Quels réglages changer ?

Les réglages techniques (niveau de vide, pulsation) ne doivent pas être modifiés. L’éleveur peut en revanche faire évoluer les fréquences de traite. On démarre généralement avec des autorisations très courtes, pour les allonger progressivement, au fur et à mesure que les vaches acquièrent de l’autonomie. Il change également les quantités de concentrés distribuées au fur et à mesure que la production augmente, notamment pour les vaches qui viennent à la traite trois fois par jour.

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