Repenser l’aménagement du bâtiment, gérer le personnel, amasser les données d’élevage, gérer les imprévus et aussi les critiques extérieures… Autant de paramètres à prendre en compte lors d’un agrandissement de troupeau. La ferme des 1 000 vaches a lancé les hostilités, il est désormais temps de tirer profit de cette expérience ! Pour cela : quelques conseils de Michel Welter, gérant de la SCL Lait Pis Carde.
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De la première traite avec 150 vaches le 13 septembre 2014 à aujourd’hui avec 860 vaches, la SCL Lait Pis Carde s’approche du compte des 1 000 vaches à Drucat dans la Somme (80). Ce projet est sûrement celui qui a fait couler le plus d’encre. D’autres éleveurs se sont également lancés dans l’agrandissement de leurs élevages et d’autres encore sauteront le pas.
« Le bien-être d’une vache est le même dans un troupeau de 10 vaches ou de 50 000 vaches », ce sont les premiers mots de Michel Welter, gérant de l’exploitation SCL Lait Pis Carde (ferme des 1 000 vaches). Par cette phrase, il explique que les besoins fondamentaux des animaux doivent être respectés quelle que soit la taille de l’exploitation : alimentation, eau, confort, santé, comportements normaux, absence de stress.
Accepter de confier la connaissance à l’ordinateur
Concernant la structure du bâtiment, elle a été pensée de façon à offrir le plus de confort possible aux animaux mais aussi à faciliter le travail. À partir d’un certain nombre d’animaux, il devient compliqué de reconnaître chacun d’eux et de se remémorer son historique. Il est important de confier la tâche à un outil informatique. Il faut donc "connecter" l’élevage. Pour ce faire, il est essentiel de se procurer les bons outils de collecte de données. Dans l’exploitation, les vaches sont dotées de colliers d’identification qui se détectent lors du passage en salle de traite. Elles possèdent également des capteurs d’activité qui alertent les éleveurs en cas d’anomalie. Le gérant de la ferme estime qu’il ne faut plus se préoccuper du bien-être d’une seule vache mais plutôt d’un lot entier. D’où l’importance des outils de détection.
La vraie difficulté est de gérer la main d'œuvre
À la ferme des 1 000 vaches, ce sont 21 salariés qui se relaient sur l’élevage. Entre la traite, l’alimentation, le suivi reproduction ou sanitaire et l’administratif : chacun a sa place. La plupart des employés ne sont pas issus du monde agricole et pour Michel Welter, c'est une force. Une formation leur est dispensée et chaque tâche suit un protocole préalablement établi. « Cela évite que chacun fasse comme bon lui semble ou comme ce qu’ils ont connu chez leurs parents si les salariés sont issus de l’élevage », explique le directeur.
Remplacer cette masse salariale par des robots ? Impensable pour l’exploitant : « à la moindre coupure de courant ou panne, un homme tout seul ne peut pas prendre le relais. Le risque est trop élevé ! » Selon lui, il est important de conserver 1 UTH pour 50 vaches. « Le stress est alors mutualisé et le savoir multiplié », assure-t-il.
Il conseille cependant aux éleveurs qui souhaiteraient s’agrandir de se positionner sur une tranche d’animaux bien définie : « en dessous de 200 vaches, il est possible de gérer facilement à 4. Au-dessus de 400, il faut alors 8 salariés et une personne qui chapote tout le monde car c’est très important de définir un "chef" afin de caler le travail. Entre les deux (entre 200 et 400), ce n’est pas faisable humainement car on balance entre l'autonomie d'associés et la gestion de salariés par un gérant. »
Faire face aux critiques des opposants
Sur l’aspect bien-être animal, Michel Welter insiste : « les vaches sont calmes, sereines et ruminent, même sur le roto ». Malgré toutes les critiques essuyées, il continue d'affirmer que ses animaux ne sont pas maltraités, comme l’ont souvent accusé les associations opposantes au projet. « Les vaches vont bien, ça se traduit incontestablement par les résultats de production, de reproduction et de santé. » Face à cette accusation de maltraitance, le gérant est exaspéré et répond « critiquer sans savoir, c’est simple ! ». Il affirme pourtant que les portes de l’élevage ont toujours été ouvertes aux personnes qui le souhaitaient. Mais il semblerait selon lui que la seule volonté des associations opposantes soit de faire fermer les portes de l’élevage sans même y avoir mis les pieds (légalement, bien entendu !). « Le débat est passionnel, pas factuel », lâche Michel Welter. « Nos opposants ne veulent pas de cet élevage, ne veulent pas de l’élevage tout court mais par contre ils veulent manger bio ou encore des fraises à Noël, notamment qui viennent d’Afrique du Sud… », ironise-t-il.
Concernant le lait, il est vendu à une laiterie belge (Milcobel). Un comble pour l’élevage ? C’est surtout, d'après Michel Welter, le seul choix qu’ont eu les associés lorsqu’ils ont été contraints de quitter leur laiterie française. En effet, une chaîne de grande surface aurait fait pression sur cette dernière afin de garantir à ses consommateurs qu'elle ne vendait pas de lait issu de la ferme des 1 000 vaches. Le gérant de l’exploitation rétorque : « cette grande surface peut-elle aussi affirmer qu'elle ne commercialise pas de lait étranger ? Parce qu’ailleurs ce n’est pas 1 000 vaches mais bien plus ! »
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