
Faut-il boycotter ou non le Salon de l'agriculture, qui s'ouvre demain à la Porte de Versailles ? La question fait débat dans les campagnes, vu l'abondance de commentaires sur ce sujet de la part des lecteurs de Web-agri et de Terre-net. Extraits.
Les "pour"
Ferme60 : « Le salon de l'agriculture a une portée considérable pour notre métier. Y défiler chaque année est capital aux yeux des politiques. C'est aussi un moyen de communiquer avec nos concitoyens. Pour ces trois raisons, vu la gravité de la crise agricole, il faut une action spectaculaire comme le boycott. Simuler, de manière concrète, la disparition de la Ferme France par le boycott sera bien plus porteur qu'un défilé de tracteurs. Soyons solidaires et unis, syndiqués ou pas : tous pour le boycott ! »
Nono : « Pour le boycott total, pour montrer aux Parisiens ce que deviendra la France sans paysans, notamment que la nourriture viendra d'on ne sait où... »
Le dur : « Faut pas hésiter. On en a mare de travailler pour rien ! »
Aurélie : « Je suis pour le boycott. C'est très très dur, nos trésoreries souffrent. Le salon, en dehors des concours animaux et des productions fermières, n'expose pas la réalité de notre métier. Pour preuve, Lidl a un stand. Inadmissible, inacceptable... »
Sylvain : « Beaucoup ne veulent pas faire le salon dans une telle ambiance de colère et de détresse. Tout ce que l'on fait ne mène à rien. Oui, faut boycotter le salon. On n'est pas là pour amuser les Parisiens. »
Ceux qui proposent plutôt l'absence d'animaux
Franck 15 : « Que les animaux restent à l'étable ! Les éleveurs, eux, doivent venir au salon pour expliquer au consommateurs qu'acheter français, c'est bon pour tout le monde. Et surtout pour eux et leur emploi ! »
Steph72 : « Boycottons ! L'élevage est en faillite. Dans quelques années, quand tous les agriculteurs auront disparu, le salon ressemblera à un zoo où il ne restera que quelques rescapés... Au Sommet de l'élevage en octobre dernier, il n'y a pas eu de bovins à cause de la FCO et personne n'a rien dit. Alors pourquoi il y aurait des animaux au Sia ? »
Titian : « Le salon de l'agriculture, c'est comme l'orchestre du Titanic qui continue de jouer. Ça donne encore le change un moment et distrait ceux qui sont confortablement assis dans les canaux de sauvetage. Il n'y a aucune gloire à jouer de la musique dans une telle situation. Laissez vos animaux chez vous ! »
Révolté : « Aucun animal symboliserait la disparition de l'élevage français ou la grève des éleveurs, qui en ont assez de faire le show sans rien gagner. Car les entrées du Sia reviennent à des boîtes à fric ! Nos grands dirigeants ont deux discours car ils ont plusieurs casquettes : celui de la province sur les barricades avec les insurgés et celui de Paris en tant que responsables d'OPA avec des stands au Sia où défilent les invités en col blanc et où le champagne coule à flot... »
Thierry16380 : « Plus intelligent, donner libre accès aux visiteurs pour leur montrer notre savoir-faire et leur exposer notre détresse. Mais interdire l'entrée à la FNSEA, JA, APCA, Coop de France, banques, GMS et à tous les rapaces qui vivent grâcement sur le dos des paysans. »
Fromage qui pue : « Les politiciens, en pleine campagne électorale, vont encore venir parader. ils vont tous venir faire du "blabla" devant les caméras. C'est pourquoi il ne faut pas amener d'animaux. Ainsi, ils passeront pour des cons. Par contre, il faut bien expliquer aux journalistes pourquoi nous faisons ça. Sinon, ces pignoufs de politiques vont retourner la situation en leur faveur. »
Les "contre"
Hélène : « S'il n'y a pas d'animaux, il y aura beaucoup moins de visiteurs. Les producteurs, qui ont payé des stands une fortune, ne s'y retrouveront pas. Le but n'est pas de les faire couler ! »
Valentin Crone : « Il ne faut pas boycotter. Il faut monter que l'élevage français est fort malgré la crise. »
Guillaume : « Je pense que ça ne sert a rien. C'est surtout le "consommateur" qui se déplace et qui sera pénalisé. »
Boubou 50 : « Boycotter serait gâcher la travail de certains éleveurs, qui misent sur le salon pour se faire connaître, faire du commerce... »
Rutabaga : « Les seules victimes seraient les agriculteurs. Ce gouvernement nous méprise. Que nous ne soyons pas au salon ne lui ferait ni chaud ni froid. Les éleveurs perdraient les concours, c'est-à-dire la reconnaissance de leur longue sélection. Plus largement, les agriculteurs passeraient à côté de l'occasion d'expliquer leur métier et leur situation aux visiteurs et aux médias. Et de rencontrer leurs clients, étrangers principalement, qui iront acheter leur marchandise ailleurs, répétant qu'il est impossible de compter sur les Français. »
Phil47 : « Hollande peut couper le ruban s'il veut garder un souvenir du salon où il n'est pas rentré ! Même chose pour les ministres. Que les agriculteurs se couchent a l'entrée pour symboliser la mort de l'agriculture et empêcher les politiques de parader. Ils ne sont pas les bienvenus et ne font que se gaver à tous les râteliers devant les caméras. »
Tell : « Non, pas de boycott. Il s'agit d'une tribune formidable pour communiquer avec les consommateurs. Ne pas être là, c'est laisser les industriels, les GMS et les syndicats expliquer nos problèmes à notre place... »
May : « Je suis contre le boycott. Ceux qui participent ont déjà engagé d'énormes frais (logement, transport d'animaux, etc.) et les Herd-Books ont payé très cher les places pour les animaux. Cela finirait de nous foutre en l'air ! Mais il est très important de communiquer et de manifester notre mécontentement sans rien casser, ni blesser personne, car ceci ne sert pas notre image. »
Marco : « Non au boycott ! Montrons notre détermination à ne pas accepter ces prix catastrophiques. Et face aux politiques, pas de poignées de mains, ni de dialogue. Couchons-nous devant eux. Ces images fortes feront le tour de la planète. Courage mes amis. Qu'une vraie solidarité naisse dans ces moments difficiles. »
Roro : « Facile, ce sont ceux qui n'y vont pas qui parlent de boycott ! Au contraire, il faut y aller pour expliquer nos difficultés aux Parisiens et organiser des actions chocs. Par exemple, afficher le message "Je suis éleveur, je meurs", ou se coucher par terre au passage des politiques. »
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