Quitter DMK ou rester ?

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La coopérative DMK transforme près de 5 milliards de litres. Elle devrait en être amputée de 700 Ml à la fin de l'année.
La coopérative DMK transforme près de 5 milliards de litres. Elle devrait en être amputée de 700 Ml à la fin de l'année. (© Christophe Reibel)

Uwe et Klaus font partie des 500 adhérents de la coopérative allemande leader DMK qui ont donné leur préavis pour la quitter à la fin de l’année. Ils expliquent leur choix. Christian, lui, continue de lui faire confiance.

Christian (1) est un livreur historique de DMK. Il compte bien le rester. Le prix du lait qui joue au yoyo le laisse de marbre. « Comparer le prix du lait au mois le mois ne rime à rien, estime-t-il. Une fois, telle laiterie paye mieux. Une autre fois, c’est une autre. Au bout du compte, en comparant sur un an ou sur une plus longue période, la différence n’est pas si énorme. » En 2023, il a touché en moyenne 447 €, toutes primes comprises. Elles sont versées dans son cas pour l’alimentation non OGM (10 €/1 000 l), pour l’atout logistique (8 €) car le volume de plusieurs millions de litres livrés à l’année diminue les frais de collecte, pour la participation au programme de production durable DMK-Milkmaster (3,50 €) et enfin pour le lait collecté à n’importe quel moment du jour ou de la nuit (1,70 €). « L’an passé, l’écart de prix avec la seule autre laiterie à qui je pourrais livrer était de 15 €/1 000 l. Ce n’est pas décisif », juge Christian, qui reste confiant car, à son avis, « DMK est financièrement solide et sa palette de produits lui permet de jouer sur plusieurs tableaux. Cela [le] rassure ».

Promesses non tenues

Uwe (1), lui, a donné son préavis. Avec douze de ses collègues, il a constitué une OP. « Nous comptons adhérer à l’OP Nord-MeG qui nous a déjà proposé un acheteur pour un volume fixe. La performance de DMK est insuffisante. La structure est trop lourde pour réagir. Cela fait des années qu’il manque 30 à 40 €/1 000 l. Cela équivaut dans mon cas à 50 000 € par an. J’ai besoin de cet argent. J’ai abandonné l’espoir que la situation se redresse un jour », dit-il.

Klaus (1) raisonne pareillement. « Le gigantisme de DMK fait que la relation avec le producteur s’est distendue. L’entreprise se trouve toujours des excuses – stocks de fromages, coût de l’énergie, par exemple – pour expliquer qu’elle n’arrive pas à suivre sur le prix du lait. La coopérative néerlandaise FrieslandCampina serait prête à me collecter, mais elle demande de payer en une fois les parts sociales ! Ça refroidit. Nord-MeG serait la meilleure alternative. Elle m’a déjà proposé un acheteur et annoncé un prix. » Une conseillère technique qui a rencontré maints éleveurs mécontents complète : « Depuis plusieurs années, DMK paye ses éleveurs à un prix inférieur à la moyenne nationale. Début 2023, son prix a chuté de 200 €/1 000 l en à peine quatre mois faisant d’elle la lanterne rouge régionale. Le différentiel avec d’autres opérateurs a atteint par moments jusqu’à 85 €/1 000 l. Cela a été la goutte d’eau de trop. Beaucoup d’éleveurs s’agacent de frais de personnel qu’ils jugent trop élevés eu égard aux volumes transformés. Ils ne croient plus aux discours de DMK qui leur promet depuis des années des lendemains qui chantent. Leur confiance est ébranlée ! »

(1) Les prénoms ont été modifiés.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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