Des organisations d’agriculteurs alertent sur la menace d’une crise de surproduction laitière dans l’Union européenne et incitent la Commission à l’éviter en analysant les données du marché et en se préparant à activer un programme de réduction volontaire des volumes.
Une crise menace le secteur laitier européen et il faut dès maintenant se tenir prêt à mettre en place une réduction volontaire des volumes pour soulager le marché et les producteurs.
À la veille de la journée mondiale du lait, c’est le message qu’adressent à la Commission européenne les agriculteurs de l’Apli, de la Confédération paysanne, de l’EMB et de la fédération paysanne européenne ECVC, associés à des organisations caritatives (Oxfam France et Belgique, SOS Faim, CFSI).
La situation de 2022, « où les prix ont par endroits avoisiné les coûts de production », est révolue, expliquent-ils dans une lettre ouverte, et « une crise de surproduction pourrait frapper d’ici peu le secteur laitier ». Entre hausse des volumes produits et baisse de la demande à cause de l’inflation, « les surplus sur le marché ont enclenché une spirale descendante » des prix.
En plus de déstabiliser les agriculteurs européens et d’accélérer les disparitions de fermes, une telle crise menacerait aussi les producteurs africains, via des exportations des surplus européens sous forme de dumping qui détruiraient les marchés locaux, s’inquiètent les signataires.
Un instrument de crise pour équilibrer le marché
Ils exhortent donc la Commission à analyser en détails la baisse de la demande en lait au sein de l’UE, la hausse de la production, l’évolution des prix au producteur et celles des coûts de production.
Et, si le prix s’avère inférieur aux coûts de production, à activer un instrument de crise pour équilibrer le marché : le programme de réduction volontaire des volumes, qui « a déjà fait ses preuves par le passé » mais qui doit « être activé à temps », sans être ralenti par des « blocages et discussions politiques fastidieuses ».
Pour les organisations signataires, il faut donc agir vite pour éviter une nouvelle crise du lait, ne pas « laisser le marché dicter sa loi et évincer les plus faibles », et continuer d’attirer la jeune génération vers le métier.
Elles incitent à une réforme profonde de la politique laitière de l’UE, qui passe par « une réelle régulation des volumes et des prix de la production laitière », par un prix du lait déconnecté du marché mondial, par des indicateurs précis qui enclencheraient un rééquilibrage des marchés en cas de chute de revenu des producteurs, et par une bifurcation vers un modèle basé sur « de nombreuses fermes à taille humaine, plus économes et autonomes, liées au pâturage ».
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