Crise sanitaire, flambée des prix des intrants…, il est aujourd’hui indispensable d'évaluer ses résultats prévisionnels. Face aux évolutions conjoncturelles sur la trésorerie, l’EBE prévisionnel permet de réagir rapidement.
En matière de marchés agricoles et de consommation alimentaire, la crise du Covid-19 a bouleversé toutes certitudes. Avec la reprise actuelle, les marchés se bousculent entraînant une hausse importante des coûts des matières premières et de l'énergie. Dans le cas du lait, les prix payés sont globalement bons… mais sont-ils suffisants pour assurer un revenu et de la trésorerie aux éleveurs ?
Prévoir sa trésorerie
L'évaluation de l'EBE (Excédent Brut d’Exploitation) prévisionnel à partir du point d’équilibre est un outil d’analyse très performant. En synthétisant rentabilité et trésorerie, il mesure la résistance de l’exploitation par rapport au prix du lait. Afin de déterminer le seuil à partir duquel l’exploitation dégage de la trésorerie ou en perd, la réalisation d’une simulation économique qui aboutira au calcul du point d’équilibre est nécessaire (cf. ci-dessous).
Pour réaliser ce calcul, il faut partir de l’objectif d’EBE auquel on ajoute les charges proportionnelles et de structure (excepté les amortissements et les frais financiers). Autrement dit, il s’agit de la somme à dépenser pour faire fonctionner la totalité de l’exploitation. Afin d’isoler la somme qu’il reste à couvrir par la seule vente de lait, il faut déduire du chiffre d’affaires de l’exploitation les ventes et produits reçus autres que le lait. L’avantage de ce calcul simple est de le comparer au prix de vente prévisionnel afin d’anticiper d’éventuelles difficultés de trésorerie.
Anticiper les risques
Prenons le cas de M. Durand, un exploitant ayant réalisé sa clôture comptable au 31/08/2021. Fort d'un troupeau de 80 VL pour 600 000 litres produits, il a vendu son lait à 350,11 €/1 000 litres mais son point d'équilibre était bas à 320,34 €/1 000 litres. Sauf imprévu, il estime qu'au total, sa production sera du même niveau que l'an passé. Avec son comptable, il décide donc de réaliser un calcul d'EBE prévisionnel. Ensemble, ils évaluent recettes et dépenses prévisionnelles afin de connaître le chiffre d'affaires d'équilibre lié aux ventes de lait. Il tiennent ainsi compte d'une forte hausse du coût des intrants qu'ils estiment à + 13 %. Après calcul, son point d'équilibre prévisionnel s'accroît d'environ 20 €/1 000 l.
Toutefois, avec la reprise, M. Durand a confiance dans sa laiterie. Au 2e semestre 2021, les prix ont continué de progresser ce qui devrait couvrir la hausse du point d'équilibre. Cependant, si le vent venait à tourner et les prix à rechuter, M. Durand saurait très rapidement apte à mettre en place des mesures d'urgence avec son banquier dès que son prix moyen perçu passerait sous le seuil de son point d'équilibre.
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