Face à la croissance de la production de lait bio, les entreprises privées et coopératives traditionnellement dans le lait conventionnel viennent concurrencer les modèles historiques, comme Biolait, proposant aux producteurs des prix plus élevés. Une stratégie délétère qui casse la création de valeur à long terme, dénonce Boris Gondoin, producteur de lait et administrateur de l’European Milk Board (EMB).
Avec l’augmentation de la production de lait bio, et une demande qui ne suit pas, « la coopérative et association d’organisations de producteurs Biolait rencontre de sérieux problèmes », explique Boris Gondoin, de l’EMB, dans une vidéo Youtube. « Depuis un certain temps, elle est malmenée par des entreprises privées et de grosses coopératives françaises qui négociaient surtout le lait conventionnel, et qui ont récupéré les producteurs en payant plus cher que Biolait », ajoute-t-il.
Regardez ci-dessous la vidéo Youtube, "Plus de lait, pas de problème ?"
Or, le modèle de Biolait créait « historiquement de la valeur ajoutée pour ses adhérents grâce à une vraie négociation et une régulation de la production laitière », rappelle le producteur de lait. « C’était vraiment l’organisation de producteurs par excellence », souligne Boris Gondoin qui tient à pousser un « coup de gueule » pour dénoncer les conséquences de cette situation pour la filière de production de lait bio, à plus long terme.
« Dans peu de temps, ils feront pareil qu’avec le lait conventionnel »
S’il comprend que les producteurs soient séduits par les prix du lait plus élevés proposés par d’autres laiteries, l’homme estime que la situation ne va malheureusement pas durer : « dans peu de temps, ils feront exactement pareil que ce qu’ils ont fait avec lait conventionnel », en ayant, entre temps, affaibli Biolait.
« La majorité des producteurs de lait ont plus de 50 ans, ils voient vraiment à court terme, mais c’est dommageable pour les générations futures », déplore-t-il. D’autant que cela risque de casser l’image du bio, et la volonté des producteurs de s’engager dans ce mode de production pour arriver à 30 % de bio. « C’est vraiment dommage, car le système de Biolait était un système qui à long terme pouvait vraiment fonctionner », regrette Boris Gondoin.
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