E n fin de matinée mardi 14 mai, une trentaine d’éleveurs de l’Association des producteurs de lait indépendants ont été reçus par des représentants du ministère de l’agriculture. Ils ont ensuite symboliquement déversé quelques litres de lait, rue de Varenne - celle où se situe le ministère - « en clin d’œil à la grève du lait de 2009 ».
« Notre objectif est de dénoncer la manière dont la loi EGAlim est appliquée jusqu'à présent, au dépend des agriculteurs comme du ministère », a expliqué Sylvain Louis, éleveur des Ardennes et président de l’Apli.
« La rémunération des producteurs de lait est en baisse continue malgré les promesses et objectifs de la loi, à savoir répartir plus équitablement la valeur des produits entre les producteurs et les industriels », a-t-il poursuivi, factures de lait à l’appui.
« Déverser du lait, c’est aussi un acte de soutien au ministère », expliquent les éleveurs. « Pour qu’il fasse appliquer la loi. »
« Les éleveurs laitiers ont touché l'année dernière en moyenne 450 euros par mois, c'est dramatique de voir que dans un métier où on fait 60 heures de travail par semaine en moyenne, on ne touche que ça pour vivre », a regretté Adrien Lefèvre, jeune producteur dans les Ardennes et vice-président de Faire France, la marque de lait équitable. Dans ce sens, « on attendait beaucoup de la loi Egalim », reconnaît-il.
« on est capable de rémunérer le producteur à 45 centimes le litre »
« On se rend compte que tout est basé sur un système de ruissellement : le consommateur doit payer plus cher son litre de lait, cet argent va dans les poches de la grande distribution, la grande distribution doit le reverser aux industriels qui doivent ensuite le reverser aux producteurs. Mais ce qu'on voit c'est que ça n'arrive jamais chez nous ».
Pour Boris Gondouin, éleveur dans la Meuse et représentant de l'Apli auprès de l'European Milk Board, il est possible de rémunérer l'éleveur laitier au juste prix. « On a démontré avec notre lait "Faire France" qu'on était capable de rémunérer le producteur à 45 centimes le litre et que les consommateurs allaient pouvoir suivre », a-t-il affirmé.
L'Apli a rappelé sa volonté de mettre en place un programme de responsabilisation face au marché à l'échelle européenne « qui pourrait remplacer les quotas laitiers », selon Boris Gondouin, éleveur dans la Meuse. Il faut « montrer aux industriels que si le prix n'est pas bon, on régule ». Le ministre de l'agriculture Didier Guillaume avait reconnu début mai devant des éleveurs que le prix du lait n'était pas à la mesure des attentes suscitées par la loi Alimentation, en dépit des accords passés par plusieurs industriels avec la grande distribution.
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