L'Observatoire des prix et des marges des produits alimentaires a saisi les tribunaux de commerce de Rennes et Laval afin qu'ils enjoignent à Lactalis de publier ses résultats, conformément à la loi Sapin II, a-t-on appris mercredi auprès de Philippe Chalmin.
L'économiste, universitaire à l'université parisienne de Dauphine et président de l'Observatoire, a indiqué avoir adressé mardi des courriers aux présidents des deux tribunaux « pour leur demander d'obtenir les comptes de l'entreprise », confirmant une information publiée dans le quotidien Ouest France.
C'est la première fois que l'observatoire utilise cette disposition offerte par la loi Sapin II dans son volet sur la transparence dans l'agroalimentaire. Adopté en novembre 2016, le texte prévoit que les présidents de tribunaux de commerce puissent, suite à un signalement, adresser une injonction à l'entreprise et lui infliger des pénalités pouvant atteindre 2 % de son chiffre d'affaires journalier réalisé en France.
Contacté par l'AFP, le porte-parole de Lactalis, Michel Nalet, s'est refusé à tout commentaire. Numéro un mondial des produits laitiers, Lactalis est un géant en France, où il collecte 20 % du lait.
« Nous avons besoin de ses données pour les calculs de marge », explique Philippe Chalmin. Selon une source proche du dossier, alors que dans le secteur de la viande, les professionnels jouent le jeu, dans le secteur laitier, la démarche est bien moins évidente.
Régulièrement accusés d'étrangler financièrement les producteurs, Lactalis et son PDG Emmanuel Besnier sont connus pour cultiver le secret. La seule fois où le groupe mayennais a accepté de divulguer ses résultats remonte à 2011, lors de son OPA hostile sur l'Italien Parmalat. Ce raid boursier avait suscité un vif émoi en Italie et Rome avait tout fait pour le bloquer.
A l'occasion du congrès à Brest de la FNSEA, Christiane Lambert, présidente par interim du premier syndicat agricole français, a elle aussi épinglé le comportement de Lactalis, cette fois vis-à-vis du prix offert aux producteurs de lait. « Nous regrettons notamment que le premier industriel français donne le ton, non pas à la hausse comme il devrait le faire avec le panier de marques le plus prestigieux de la place, et soit en permanence en train de tirer vers le bas », a-t-elle dit.
Le groupe français, propriétaire de marques comme Lactel, Bridel, Président, Lanquetot ou Roquefort Société, a réalisé un chiffre d'affaires de 17 milliards d'euros en 2015. Il emploie 15.000 employés en France répartis sur 65 sites; et 75.000 dans le monde.
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