Rennes, 4 avr 2015 (AFP) - Plusieurs grandes surfaces, des Centre Leclerc essentiellement, ont été taguées par des producteurs de porcs et ont parfois subi des dégradations en Bretagne dans la nuit de vendredi à samedi, a-t-on appris auprès des gendarmes.
« Porc en crise », « Gms voleur », en référence aux grandes et moyennes surfaces (Gms), pouvait-on lire notamment sur certains de ces hypermarchés situés principalement en Côtes d'Armor (Quintin, Pléneuf, Guingamp, Léhon/Dinan, Plérin et Ploufragan, ces deux derniers dans la périphérie de Saint-Brieuc), a-t-on précisé de même source. Ce département est le premier pour la production de porcs en France et la Bretagne fournit 58 % de la viande porcine française.
A Lamballe, « capitale » du principal bassin porcin de la région, trois abris à chariots ont également été détruits par le feu et les pompiers sont intervenus. Plusieurs centaines de chariots ont été aspergés d'huile de vidange ou de carburant, de même que dans plusieurs autres hypermarchés. L'action n'a pas été formellement revendiquée.
Les producteurs de porcs, qui traversent une crise sans précédent, notamment par sa durée, dénoncent depuis des mois les « promotions » sur le porc proposées par les grandes surfaces.
Mardi, lors d'une réunion au ministère de l'Agriculture sur les pratiques de la grande distribution, le ministre Stéphane Le Foll a dit avoir la possibilité de « prendre un arrêté pour encadrer ces opérations dès lors qu'elles perturbent le marché ». Mais le ministre de l'Agriculture a décidé de laisser « jusqu'à fin avril » aux représentants de la Gms pour lui faire des propositions sur cette question.
Un tiers au moins des éleveurs sont en difficulté et 10 % en cessation de paiement, selon les banques présentes à cette réunion. La baisse de la production française, qui risque de s'accélérer si la crise persiste, entraîne inévitablement par ricochet une réduction des emplois industriels dans la filière.
Jeudi, lors de la dernière cotation de la semaine au Marché du porc breton (Mpb) de Plérin (Côtes d'Armor) qui sert de référence au plan national, le prix du kilo de porc s'est établi à 1,23 euro. Les producteurs considèrent que, vu leurs charges plombées par de lourds investissements, il leur faudrait un prix supérieur de 20 à 30 centimes par kilo. Dans sa fiche d'analyse à l'issue de cette cotation, le Mpb a notamment écrit : « Ce ne sont pas les annonces de soins palliatifs de la grande réunion parisienne qui nous rassurent : les éleveurs n'ont plus le temps d'attendre ».
« Ensiler 38 ha de maïs, c’est rentrer l’équivalent de 75 000 € de stock »
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Pourquoi la proposition de budget de l’UE inquiète le monde agricole
Matériel, charges, prix... Dix agriculteurs parlent machinisme sans tabou