Les professionnels français de l'œuf ont souhaité jeudi que de nouvelles contraintes visant à améliorer le sort des poules pondeuses soient évitées, alors que les autorités sanitaires européennes recommandent de mettre fin aux cages.
« On appelle au statu quo en matière de bien-être animal », a déclaré le président de l'interprofession de l'œuf (CNPO), Yves-Marie Beaudet, lors d'une conférence de presse. L'interdiction des cages irait « sans doute dans le sens de l'histoire », mais « on s'oppose » à une date butoir à partir de laquelle ce mode d'élevage serait interdit, a-t-il ajouté.
En France, « moins d'une poule sur quatre » est élevée en cage (contre encore 44 % en 2020), les autres évoluant au sol en bâtiment ou disposant d'un accès à l'extérieur (plein air et bio).
Mais, souligne le CNPO, l'élevage en cage a le mérite de fournir des œufs à prix modique (autour de 15 centimes l'œuf standard en supermarché en 2022, contre 25 centimes l'œuf plein air et 38 centimes l'œuf bio).
Dans le cadre des négociations sur la révision de la législation sur le bien-être animal dans l'Union européenne, la Commission européenne a sollicité l'expertise de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).
Concernant les poules pondeuses, les scientifiques de l'EFSA ont recommandé en février de mettre fin à l'élevage en cage, mais aussi d'« éliminer progressivement » la pratique consistant à couper un bout du bec supérieur des poussins (l'épointage), pour éviter qu'ils ne piquent plus tard leurs congénères.
Eviter la multiplication des contraintes
« Des recherches sont menées pour trouver des alternatives, mais il s'agit pour le moment de la seule solution aux éventuels problèmes de picage », défend le CNPO. Interdire l'épointage serait « encore prématuré », a évacué Yves-Marie Beaudet, lui-même éleveur de poules en cages, mais aussi en plein air et bio.
L'interprofession demande au gouvernement d'œuvrer au niveau européen pour « éviter la multiplication des contraintes supplémentaires sur un rythme intenable pour les élevages ».
Seule exception : le CNPO défend la « nécessité absolue » d'interdire partout en Europe l'élimination des poussins mâles, afin d'éviter les distorsions de concurrence.
L'Allemagne (depuis 2022) et la France (depuis cette année) sont les seuls pays de l'UE à avoir mis un terme au broyage des poussins mâles après éclosion, puisqu'inaptes à la production d'œufs.
En France, l'interdiction ne concerne pas encore les poussins issus de poules blanches (environ 15% de la production) pour des raisons technologiques et de coût.
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