Dans 100 ans, des vaches sur Mars ?

« Le voyage dans l'espace n'est pas encore envisagé à l'heure actuelle pour nos bovins français, mais vu la vitesse à laquelle les études spatiales progressent, on peut se projeter d'ici 100 ans. » C'est ce qu'annonce l'Inrae dans un communiqué de presse.

Moins de GES dans l'espace

Dans sa deuxième mission au sein de l'ISS, Thomas Pesquet a ramené la preuve que toutes les filières d'élevage attendaient depuis longtemps : la vie dans l'espace serait possible pour nos troupeaux. Et mieux encore : elle y serait moins polluante.

Pour rappel, l’agriculture et la sylviculture émettent 19 % des gaz à effet de serre de la France (à noter que le transport en émet 29 %). Et sur la part agricole, l'élevage est responsable des 3/4 (les bovins en particulier via leur alimentation et leur fermentation entérique).

Par des tests visant à reproduire les rots et flatulences de bovins dans l'espace afin de mesurer les teneurs en méthane dans l'atmosphère, notre astronaute français a prouvé que la quantité de méthane libérée était quatre fois moins importante dans l'espace que sur Terre. « Une avancée historique », saluée par l'institut de recherche agronomique qui affirme qu'une étude de grande ampleur allait démarrer en juin 2022 sur « l'élevage spatial ». Nom de code de cette étude : « La Voie lactée ».

Des systèmes herbagers sur Mars

« L'idée serait de monter des élevages laitiers sur Mars pour commencer, là où la vie serait la plus envisageable. La viande fera partie du second volet de l'expérimentation. » Ces élevages seraient basés sur des systèmes herbagers, avec des espèces adaptées au sec, comme la luzerne, la chicorée, ou encore la fétuque.

Marre de votre campagne ? Devenez les paysans de l'espace !

Mais tout reste à construire : comment envoyer des vaches sur Mars ? Bien qu'on ait déjà envoyé des animaux dans l'espace, cela nécessite une certaine organisation. Qui pour les élever ? Comment et quels coûts pour rapatrier leurs productions sur Terre ? Quelle filière construire autour de ce type d'élevage ? etc. Le lancement du projet suscite de nombreuses questions à l'Inrae mais aussi dans les campagnes. Nous avons d'ailleurs rencontré un éleveur prêt à délocaliser son cheptel (et lui avec). Retrouvez en avant-première son témoignage exclusif pour Web-agri (cliquez sur le lien).