« Si on veut des résultats » en matière de lutte contre la prolifération des algues vertes, « il faut mettre les moyens », a estimé mardi à Saint-Michel-en-Grève (Côtes d'Armor) Edwige Kerboriou, vice-présidente de la chambre régionale d'agriculture de Bretagne.
L'agricultrice s'exprimait lors d'une présentation du rapport d'évaluation des politiques publiques de lutte contre les algues vertes en Bretagne rendu public le 2 juillet par la Cour des comptes. « On partage beaucoup des constats que vous faites », a-t-elle assuré à l'adresse de la présidente de la deuxième chambre de la Cour des comptes Annie Podeur, venue présenter le rapport dans cette commune où un cheval était mort intoxiqué en 2009 du fait de la présence en nombre d'algues vertes sur la plage. En se décomposant, elles émettent un gaz extrêmement toxique.
« Il ne faut pas oublier que ce sont les agriculteurs qui font et c'est toujours les agriculteurs qui feront », a souligné Mme Kerboriou, évoquant leurs efforts pour modifier leurs pratiques afin de réduire l'utilisation des nitrates (azote) responsables de la prolifération des algues vertes. « Il faut accompagner la prise de risque », a-t-elle insisté, soulignant cependant que « 80 % des agriculteurs qui se mobilisent c'est pas rien ». Mais, « s'il faut aller plus loin, et bien, il faudra des aides directes », selon elle.
« Il faut des mesures nationales, un engagement plus fort de l'État, de la Région, de tous les acteurs au niveau financier en particulier », a abondé Joël Le Jeune, président de Lannion-Trégor Communauté, dont fait partie Saint-Michel-en-Grève. « Si on veut inciter » les agriculteurs à changer leurs pratiques « il n'y a pas de miracle (...) il faut de l'argent », a jugé l'élu au terme de la présentation.
La Cour des comptes estime que les plans publics de lutte contre la prolifération des algues vertes en Bretagne ont été « mal définis » et n'ont eu qu'un « impact limité ». Si les données de 2007 à 2020 montrent une « légère baisse des échouages d'algues vertes sur les sites sableux », la tendance est à la hausse dans les vasières, selon le rapport qui dresse un état des lieux des deux plans de lutte contre les algues vertes entre 2010 et 2019.
Ces plans ont engagé 109 millions d'euros d'argent public, un montant jugé « dérisoire » au regard des 435 à 614 millions d'euros par an d'aides du 1er pilier de la politique agricole commune (Pac) en Bretagne, qui correspond à la majorité des aides. « Les moyens consacrés ont certainement été insuffisants », a noté lors de sa présentation Mme Podeur, soulignant « un déplacement assez insolite » des magistrats sur le terrain.
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