La hausse des prix du porc, provoquée depuis l'an dernier par la crise sanitaire de la peste porcine africaine, est partie pour durer, a estimé mercredi l'interprofession de la charcuterie (Fict).
Cette épizootie a entraîné « une pénurie de porcs, des centaines de millions de cochons ont disparu dans le monde », provoquant « une flambée des prix des pièces de découpe s'élevant jusqu'à 140 % du prix constaté en début d'année, notamment suite à une énorme demande de la Chine », a rappelé Bernard Vallat, président de la Fict.
« Tous les experts s'accordent à dire que les prix du porc et des pièces de découpe vont rester très élevés en 2020 et que la situation qu'on a connue en 2019, un peu mise sous le boisseau par la crise du Covid, va recommencer », a-t-il déclaré lors d'un point-presse sur la situation du secteur. Ces tensions sur le marché de la viande de porc ont « fragilisé » la plupart des entreprises de charcuterie en 2019, faisant fondre leurs marges : la matière première représente 50 à 60 % de leurs coûts de fabrication, a rappelé Bernard Vallat. « Heureusement, la loi Egalim (loi Alimentation censée assurer une meilleure répartition de la valeur) avait institué la possibilité de publier des indicateurs incontestables sur l'évolution des prix », a salué Bernard Vallat.
Compte tenu de ces indicateurs, « les entreprises de distribution, avec la pression des pouvoirs publics, ont accepté de renégocier les contrats qui avaient été signés en début d'année », alors que les cours du porc étaient historiquement bas, a rappelé Bernard Vallat.
Ce « rattrapage » des prix a permis d'éviter « la disparition de nombre de PME implantées dans les terroirs et qui disposent de savoir-faire dont la perte aurait été irréversible », a souligné B. Vallat. Si entre septembre 2019 et mai 2020, « le prix du porc a baissé de 20 % en lien avec la crise du Covid », le prix de la découpe n'a pas baissé, a-t-il affirmé, dénonçant un « décalage entre le prix du porc et le prix des pièces de découpe ». Pour les mois à venir, la clause de révision des prix permise par la loi Alimentation en fonction de la fluctuation des matières premières, « va être une disposition essentielle à la fois pour la survie des entreprises mais aussi pour la bonne santé des entreprises de distribution », a conclu B. Vallat.
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