Environ 600 personnes, acteurs de la filière palmipèdes-volailles et 80 élus de tous bords, ont manifesté samedi à Castelnau-Chalosse (Landes), pour de nouvelles indemnisations afin d'accompagner la difficile reprise de la filière, frappée par deux crises aviaires successives.
"Landes sans canards = France sans foie gras", "Les paysans avant les riches, ou alors c'est le bordel !", "Papi et mamie n'ont plus un rond !" pouvait-on lire sur des pancartes, entre des drapeaux de la FDSEA, des Jeunes Agriculteurs, du Modef (exploitants familiaux), au rassemblement où de nombreux élus, de droite comme de gauche, portaient leur écharpe tricolore, a constaté une journaliste de l'AFP. « Notre message est lancé dans un climat de paix, on ne fout pas le "bordel". Nous ne sommes pas des cyniques, ni des fainéants, mais des gens qui demandent à travailler ! », a lancé, en référence à des propos récents du président Emmanuel Macron, le député PS des Landes Boris Vallaud aux manifestants, parmi lesquels des éleveurs-gaveurs, salariés agricoles, chefs d'entreprise ou citoyens.
« De quoi parlons-nous ? De 30 millions d'euros d'indemnisation ? Décalez de 48 heures la suppression de l'ISF et vous les trouverez les 30 millions ! », a poursuivi l'élu, lançant un "appel de la Chalosse", le terroir local, au gouvernement : « Entendez-nous, entendez notre souffrance, notre impatience, notre espérance ». La filière avicole demande à être indemnisée complètement pour les effets de la crise aviaire, c'est-à-dire pour l'après 29-mai, date de reprise de production post-vide sanitaire. Car depuis, par manque de canetons (les accouveurs ayant été décimés), nombre d'éleveurs-gaveurs sont sans revenu pour encore plusieurs semaines, et toute la filière jusqu'aux entreprises de l'aval est impactée.
Pierre Lacroix, éleveur-gaveur à Poyartin, qui a vu ses 11 500 canards sains abattus en janvier, est de ceux-là : « On n'a reçu les canetons que le 1er août, pas le 29 mai ! Le temps de les élever, on ne reprendra le gavage que mi-octobre avant de pouvoir à nouveau vendre à la fin du mois. Neuf mois sans rien, la trésorerie est très tendue alors qu'on a joué le jeu, on a fait les investissements en biosécurité et tout, alors il faut qu'on nous entende !n» Dans un communiqué vendredi, 14 députés de la majorité, élus de sept départements du Grand Sud-Ouest, ont exprimé leur soutien à la filière, et demandé au gouvernement un « plan de compensation complémentaire » pour les acteurs de la filière « pour les pertes liées à la reprise difficile du secteur après la fin du vide sanitaire ».
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