L'Etat s'engage, soulagement des salariés

Rennes, 28 mars 2015 (AFP) - Les salariés des abattoirs en difficulté AIM ont obtenu samedi, à l'issue de longues tractations, l'engagement de l'État d'apporter 2,5 millions d'euros pour boucler le financement du projet de reprise de leur abattoir, a-t-on appris auprès des représentants des salariés.

« On va pouvoir rassurer nos clients, nos fournisseurs », a expliqué, soulagé, Sébastien Lafon, délégué CFE-CGC de l'entreprise.

Samedi, à l'issue d'une réunion d'urgence avec les collectivités locales et la préfecture, les représentants des salariés se sont rendus à la préfecture de la Manche, où il a fallu que des salariés s'enchaînent aux grilles pour qu'on leur remette le document signé qui engage l'État dans le projet de reprise du site, a décrit l'avocate des salariés, Élise Brand.

« Ils voulaient nous faire attendre lundi, c'est impossible », a expliqué Me Brand, selon laquelle « c'est une joie énorme » d'obtenir enfin cet engagement de l'État.

Le projet des salariés, une société par actions simplifiée (SAS) dans laquelle ils seraient majoritaires, permettrait de sauver 206 des 357 emplois du site de Sainte-Cécile dans la Manche, qui ne fait l'objet d'aucune offre de reprise.

Selon Me Brand, les salariés ont rassemblé 500.000 euros pour leur projet. La région et le département de la Manche ont donné vendredi une garantie écrite de financement à hauteur de deux millions, sous réserve de l'engagement de l'État à hauteur de 2,5 millions d'euros.

A Antrain, 70 salariés repris sur 170

Samedi, les représentants des salariés ont enfin obtenu ce sésame tant attendu, signé par Emmanuel Macron, le ministre de l'Économie.

Vendredi, ils avaient laissé éclater leur colère et leur détresse devant le tribunal de commerce de Coutances après un 5e report de l'audience du tribunal, faute d'avoir pu présenter un dossier complet en l'absence de la garantie de financement de l'État.

L'offre de reprise des salariés sera déposée lundi et l'audience devant le tribunal de commerce de Coutances se tiendra mardi matin.

Le groupe AIM, placé en redressement judiciaire le 6 janvier, emploie environ 590 personnes. A part le projet de reprise par les salariés du site de Sainte-Cécile, une seule autre offre a été déposée, pour le site d'Antrain (Ille-et-Vilaine). A Antrain, 70 salariés seraient conservés sur 170. 41 autres se verraient proposer un reclassement au sein du groupe candidat à la reprise. D'autres petits sites regroupant au total 40 salariés sont voués à disparaître.

Le tribunal de commerce de Coutances doit rendre son délibéré mardi après-midi pour la reprise du site d'Antrain, et selon Me Brand, il pourrait rendre aussi dès mardi après-midi sa décision pour le site de Sainte-Cécile.

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