Plus que le coronavirus, c'est la sécheresse qui inquiète les éleveurs

Si la saison de pâturage semble bien entamée pour les éleveurs, tous ne sont pas logés à la même enseigne. Tandis que l'hiver particulièrement doux a favorisé la pousse de l'herbe, le manque d'eau dans certains secteurs pénalise la repousse et certains tirent la sonnette d'alarme.

Avec des températures supérieures aux valeurs saisonnières, « l'hiver 2019-2020 se place au 1er rang des hivers les plus chauds sur la période 1900-2020 », note l'Idele. Températures + précipitations au rendez-vous, les conditions ont permis un démarrage précoce de la végétation. Une bonne nouvelle pour le pâturage, même si dans certains secteurs, l'excès d'eau a compliqué la mise à l'herbe.

Chez Vincent dans le Morbihan par exemple, les transitions se sont enchaînées puisque les vaches sont sorties pour la première fois au 10 février mais ont dû vite rentrer à cause de la pluie abondante. Elles ne sont ressorties qu'en mars et depuis l'éleveur attendait le retour de la pluie avec impatience pour les repousses. C'est chose faite :

Pour d'autres en revanche, c'est bien plus compliqué. Chez Pierre dans l'Allier, la dernière pluie remonte à début mars. « On a quasiment rien eu depuis et il continue de geler », témoigne-t-il dans une vidéo postée sur sa chaîne Youtube. Ses vaches en sont à leur premier tour de pâturage mais il n'y a aucune repousse en vue pour le second tour. « D'habitude, c'est comme ça au mois d'août, pas au mois d'avril, désespère l'éleveur. La sécheresse m'inquiète plus que le covid-19 ! »

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Et il n'y a pas que dans l'Allier que l'eau commence à se faire rare. Météo France publie plusieurs cartes sur les anomalies de précipitations depuis le début de l'année 2020. En mars et surtout en avril, on distingue bien le manque de pluie par rapport à la normale :

Sur la page Facebook de Web-agri, beaucoup d'éleveurs témoignent comme Florian : « Dans le 43, pareil : à peine 45 mm depuis le 1er janvier, c'est la cata ! ». Selon Jacques, « les lacs collinaires vont être la norme dans les fermes du centre et du sud de la France. » De son côté Alain pense qu'« on est reparti comme en 2019... Un peu plus tôt avec peut-être à cette période une réserve plus importante... »

Sur Twitter aussi, les éleveurs partagent leur peine. Chez Olivier en Ille-et-Vilaine par exemple, l'orage n'a fait que passer et les 2 mm ne suffiront pas :

En Picardie, se sentant démuni, Vincent se lance carrément dans une danse de la pluie :

Un peu plus chanceux en Provence, Romain est quant à lui sous la pluie : « Là, on est à peu près à 30 mm », annonce-t-il fièrement. « C'était très sec, l'eau était attendue. J'ai semé pas mal de prairies en mars et pour celles déjà en place, il faut que ça repousse. »

De son côté, Étienne dans la Sarthe emploie les grands moyens puisqu'il va lancer l'irrigation de ses parcelles :

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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
récolte d'herbe dans un champ

Les stocks d’herbe sont limités avant l’arrière-saison

Herbe
Sécheresse

Un déficit d’herbe de 23 % depuis le début de la campagne

Herbe
C’est parti pour les ensilages de maïs 2025 !

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Ensilage

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